Les ministres européens de la Pêche sont parvenus à trouver un accord vendredi 19 décembre sur la répartition des quotas de captures pour l'année 2009, avec une forte hausse du nombre de prises de cabillaud autorisées en mer du Nord mais des baisses importantes. Pour la première fois depuis longtemps, les quotas de capture de cabillaud, appelé aussi la morue , une espèce considérée comme menacée, vont fortement augmenter en mer du Nord (+30%). Les ministres ont entériné un accord conclu sur le principe avec la Norvège, selon ces mêmes sources. En contrepartie, des mesures sont prévues pour diminuer les rejets de poissons en mer par les pêcheurs, avec des filets et engins de pêche plus performants notamment au niveau de la sélection. Dans les autres zones maritimes de l'Océan Atlantique, les quotas de morue (autre appellation du cabillaud) seront de nouveau en baisse en 2009, sauf pour la mer Celtique, au sud de l'Irlande, selon ces sources. Le cabillaud est une espèce peu migrante ; par conséquent, l'état des réserves peut fortement différer d'une zone maritime à l'autre. L'Union européenne n'a pas aujourd'hui de politique pour résoudre le problème posé par les quantités énormes de rejets de poissons en mer par les pêcheurs qui n'en veulent pas", a dénoncé l'association de défense de l'environnement marin Oceana, dans un communiqué publié juste avant la réunion. Les ONG estiment que de 40% à 60% des poissons capturés en mer y sont immédiatement rejetés soit parce qu'ils ne sont pas à la taille voulue, qu'ils ne correspondent pas aux espèces recherchées ou que les pêcheurs ne disposent pas de quotas. Elles font valoir du coup que les quotas que se répartissent les pays européens entre eux sont trompeurs car il ne portent que sur les cargaisons effectivement déchargées dans les ports, pas sur les quantités, beaucoup plus importantes, pêchées en mer. Une situation qui contribue à appauvrir encore un peu plus les réserves de poissons dans des océans. "Nous assistons à un gaspillage scandaleux de millions de tonnes de poissons chaque année en mer du Nord, cela doit prendre fin", accuse également Karoline Schacht, du Fonds mondial pour la Nature (WWF) en Allemagne. Concernant le cabillaud, "pour chaque poisson pêché, un autre est rejeté", affirme-t-elle. Les choses évoluent toutefois. L'Union européenne et la Norvège viennent de conclure un accord prévoyant une hausse de 30% en 2009 des quotas de pêche au cabillaud (ou morue) en mer du Nord. Mais en contrepartie, la Norvège a réussi à imposer aux pêcheurs européens des contraintes pour réduire les rejets: utilisation d'engins et de filets de pêche plus sélectifs, et fermeture de pêche dans les zones très sensibles où évoluent des alevins. Les ONG espèrent que les négociations entamées jeudi en fin d'après-midi à Bruxelles, qui devraient aboutir vendredi dans la journée, permettront d'étendre ces méthodes à d'autres zones. En dehors de la mer du Nord et de la mer Celtique (sud de l'Irlande), où les réserves de cabillaud sont en meilleur état que par le passé, partout ailleurs dans l'Atlantique la Commission européenne demande une baisse des possibilités de pêche de 25% en moyenne. Dans une zone particulièrement touchée, celle de "Ouest Ecosse" au large de la côte occidentale de l'Ecosse, la Commission propose même de "mettre fin à la pêche" non seulement de cabillaud, mais aussi d'églefin et de merlan.