La nécessité de développer et de relancer certains projets d'investissements dans le secteur de l'aquaculture a été réaffirmée, lundi à Jijel, lors d'une journée d'études consacrée à ce créneau générateur d'emplois et de richesses. Des armateurs, des promoteurs de projets, des responsables de la direction locale en charge du secteur et des représentants de la chambre de wilaya de la pêche et de l'aquaculture ont débattu des différents aspects susceptibles de redynamiser un secteur qui, a-t-on souligné, se caractérise par des "perspectives prometteuses" en Algérie. Le président de la chambre de wilaya de la pêche et de l'aquaculture, M. Abderrachid Khelifi, tout en soulignant l'importance de ce volet considéré, à certains égards, comme une "survie pour l'Homme", a notamment plaidé en faveur de la "levée des contraintes et des lourdeurs bureaucratiques" qui freinent le développement du secteur de l'aquaculture.Il a révélé, pour illustrer ses propos, qu'un dossier introduit par un promoteur n'a été "déterré" qu'à la faveur d'une visite de travail effectuée récemment à Jijel par le secrétaire général du ministère de la Pêche et des ressources halieutiques. Cet investissement portant sur une ferme aquacole dans les environs immédiats de Jijel, devant être réalisé sur des fonds propres, a été, pour des raisons jusque-là inconnues, "mis en veilleuse" depuis près de huit années. Son promoteur qui dit en avoir fait un "rêve de jeunesse" affirme tout ignorer de ce retard qui a "gelé un projet de plusieurs milliards qui promet d'avoir des incidences positives sur les plans économique et social dans la région". La pêche "doit être sauvée par l'aquaculture", a encore estimé M. Khelifi en argumentant avec des chiffres de production de certains pays, tels que la Chine ou l'Egypte, alors que la production algérienne n'est que de 430 tonnes (toutes espèces confondues) jusqu'à fin 2008 et une consommation "per capita" "encore bien en deçà des normes internationales". Deux exposés ont été présentés par une enseignante de l'Institut technologique de la pêche et de l'aquaculture (ITAP) de Collo (Skikda) portant essentiellement sur l'aquaculture et ses perspectives de développement en Algérie. Abordant tous les aspects relatifs aux différents types d'aquaculture et les étapes d'élevage aquacole, Mme Lynda Laouira a notamment souligné que l'aquaculture "s'est non seulement convertie en facteur contribuant au développement économique des pays et à l'amélioration nutritionnelle, mais également au secteur de la production alimentaire qui enregistre la plus forte croissance dans le monde". La production halieutique annuelle est de 157.000 tonnes par an, dont 430 tonnes sont issues de l'aquaculture, a rappelé Mme Laouira, soulignant qu'en 2006, le ratio alimentaire en Algérie avait atteint 5,25 kg par habitant et par an. Une valeur jugée "faible" par rapport au seuil recommandé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) et qui est fixé à 6,2 kg/hab/an. Pour combler ce déficit, a-t-elle ajouté, "l'Algérie doit impérativement se tourner plus résolument vers l'aquaculture". Depuis des dizaines d'années, la production aquacole croît rapidement à un taux moyen annuel de 8.8 %, a précisé l'enseignante de l'institut de Collo avant d'affirmer qu'en Afrique, "l'Egypte est en première position avec 500.000 tonnes, la Tunisie produit 2.000 tonnes et le Maroc 1.600 tonnes, loin devant l'Algérie qui ne produit actuellement que 430 tonnes par an (dont 10 tonnes de moules et 1 tonne d'huîtres), le reste de la production provenant de la pêche continentale.Avec le démarrage des fermes de poissons d'eau douce et de poissons marins à travers quelques wilayas, au sud et au nord du pays, la production aquacole devrait avoisiner quelque 500 tonnes fin 2008, selon Mme Laouira. En Algérie, les objectifs tracés visent, à l'horizon 2025, une production aquacole de 53.000 tonnes, rappelle-t-on. Une augmentation devant permettre une large contribution du secteur à la sécurité alimentaire et la création de 4.450 emplois.