En perspective de la tenue d'un Congrès international sur l'agriculture en conditions difficiles qui aura lieu en avril 2009 au Maroc, l'on évoque de part et d'autres l'agriculture maghrébine et saharienne et celle des régions arides en général. Et avec l'explosion démographique et la diminution des ressources alimentaires, il est devenu urgent plus que jamais de multiplier les rendements des productions alimentaires. Cet objectif n'est pas facile à atteindre sans l'utilisation rationnelle de l'eau mais aussi des nouvelles biotechnologies qui sont basées essentiellement sur des connaissances, notamment en biochimie, biologie moléculaire, génétique et microbiologie. Déjà avec une population de 33 millions d'habitants et des terres à 90% sous climat aride et semi-aride, l'Algérie doit relever les défis pour assurer sa sécurité alimentaire. Face à ce contexte, quelle agriculture devrons-nous développer? L'Algérie, comparé aux autres pays de l'Afrique, a beaucoup d'atouts, si elle sait bien les utiliser pour affronter une pénurie d'eau. Aussi, l'agriculture saharienne conjuguée à une meilleure gestion des ressources hydriques permet d'assurer, selon le système des trois strates, une production variée résultant à la fois de la phoeniciculture, l'arboriculture et la céréaliculture. Même en restant dans les biotechnologies classiques, l'Algérie se doit de continuer à conduire des recherches visant la création de variétés de céréales adaptées à l'aridité. Pour créer des cultures de demain, il faut faire confiance à la recherche scientifique et ouvrir ce projet dès aujourd'hui, disent les agronomes et les chercheurs réunis dernièrement dans une rencontre sur la recherche et l'agriculture organisée par le ministère de l'Agriculture et du développement rural. Il est reconnu que la solution contre les famines à venir serait les biotechnologies qui ont enregistré des progrès remarquables surtout dans la santé et l'agriculture. Ainsi, les vaccins de l'avenir ne seront plus administrés sous forme d'injections, mais plutôt fournis dans l'alimentation. Les carences alimentaires seront traitées par la mise dans le marché d'aliments riches en éléments tels que les acides gras insaturés "Oméga 3". Cela est devenu possible grâce aux avancées des connaissances en biochimie. En agriculture, la troisième révolution concerne l'apparition de semences résistantes à la sécheresse et la salinité. En effet, les recherches scientifiques sont très avancées. Des expériences ont également été jugées réussies en Australie notamment en matière de blé anti-sécheresse dans des zones exposées à la sécheresse et la rareté des précipitations. Avec tous ces bouleversements, que deviendra-t-il du blé, notre alimentation de base ? Nous n'allons pas abandonner immédiatement le pain, notent les experts. Toutefois, la question de trouver une source de substitution est posée. Le choix de diversifier les aliments et d'en introduire de nouveaux sera sans doute posé fréquemment. Si les produits des nouvelles biotechnologies sont acceptés par le consommateur, on pourra créer des variétés de céréales porteuses de traits alimentaires mixtes résultant d'un mélange de gènes de plusieurs céréales chacun exprimant un trait agronomique précis, comme la résistance à la sécheresse et un rendement protéique élevé. Pour cela , il faudra d'abord trancher définitivement sur la question des OGM et définir une bonne fois pour toutes ce qui est tolérable et ce qu'il est pas en matière de biotechnologies.