Le Réseau des associations des maladies chroniques a souhaité, une "plus grande implication" des pouvoirs publics dans la prévention et la prise en charge des patients souffrant de ces maladies. "La situation des malades chroniques (cancéreux, hypertendus, asthmatiques, diabétiques...) doit être parfaitement connue des pouvoirs publics, lesquels doivent être sensibilisés", ont estimé les membres du Réseau lors d'une conférence conjointe, au cours de laquelle l'accent a été mis sur l'ouverture d'un "dialogue" avec les ministères concernés pour établir un "diagnostic fiable" de la situation de ces malades. Le coordinateur du Réseau, Abdelhamid Bouaâlag, a souligné la nécessité que ces associations soient considérées par les pouvoirs publics comme des "partenaires, qui sont en contact direct avec les malades". En ce sens, il a rappelé que le Réseau, constitué de huit associations de maladies chroniques, est en train d'assurer le suivi et l'application des recommandations du "Printemps du patient", organisé en avril 2008. Il s'agit notamment de la prise en charge des malades chroniques dans le cadre de la contractualisation entre la Caisse nationale des assurances sociales (CNAS) et les hôpitaux, a-t-il expliqué, relevant que le président de la République a insisté sur l'application de ce système. M. Bouaâlag a indiqué que l'opération de contractualisation CNAS-hôpitaux suit son cours puisque des "réunions de travail sont régulièrement programmées" avec les responsables du ministère du Travail et de la Sécurité sociale. Il a cependant regretté qu'un dialogue similaire n'ait pu être établi, selon lui, avec les ministères de la Santé et de la Solidarité nationale. Le conseiller scientifique du Réseau, Fethi Benachenhou, a indiqué que les associations ont entrepris, depuis une année, plusieurs démarches, en adressant des "correspondances officielles" à des institutions dans le but d'"attirer leur attention sur la situation des malades chroniques". L'orateur a notamment insisté sur le volet prévention. "De nos jours, l'accent est mis de par le monde sur la prévention. On n'attend plus la chronicité pour réagir", a-t-il dit, ajoutant que la prise en charge ne doit pas se limiter aux hôpitaux et centres de soins. La présidente de l'association Nour Doha (cancéreux), Samia Gasmi, a abondé dans le même sens, affirmant l'importance de la prévention et de la sensibilisation, particulièrement en direction des patients atteints de maladies professionnelles qui devraient, a-t-elle dit, "bénéficier, en plus de la prise en charge de la CNAS, de celle de leur employeur". Mme Gasmi a appelé par ailleurs à "décentraliser" les structures assurant le traitement par chimiothérapie. Le représentant de l'association des insuffisants rénaux a lui aussi axé son intervention sur la prévention, estimant qu'"il ne s'agit pas de multiplier le nombre de centres de dialyse, mais plutôt de prévenir cette pathologie". Selon lui, la plupart des dialysés sont atteints aussi d'hépatites C ou B. La représentante de l'association des asthmatiques a relevé quant à elle que les personnes souffrant de cette maladie "sont souvent issues de milieux défavorisés". R.T.