La réponse est toute simple. Il faudrait pour cela que les quotas de pêches soient respectés. Or, l'affaire du thon rouge montre que c'est loin d'être le cas. Un rapport d'experts indépendants a révélé dernièrement que 60.000 tonnes de thon rouge ont été pêchés en 2007, soit deux fois plus que le quota prévu par l'ICATT, l'organisme international censé contrôler cette pêche. Une véritable " honte " ont conclu les auteurs du rapport. On se souvient également qu'en 2006, une étude très sérieuse, publiée par la revue américaine " Science " avait fait l'effet d'une bombe. Elle prédisait la disparition des poissons d'ici.... 2050 ! Pour les scientifiques, ce qui menace la biodiversité marine, c'est d'abord la pêche abusive. Un chiffre : depuis cinquante ans, la quantité de poissons extraite des océans est passée de vingt à plus de... 100 millions de tonnes par an. Il s'agit donc de freiner la baisse rapide en Méditerranée et dans l'Atlantique des stocks de thon, une espèce très prisée des consommateurs avec la mode des "sushis" en particulier, Mais c'est aussi la destruction de l'habitat qui en est la cause. Un exemple : celui des mangroves, sous les tropiques ; véritables "nurseries" pour les poissons, elles, ont disparu de moitié en un siècle, notamment en raison de l'urbanisation des côtes. La pollution chimique est aussi montrée du doigt. Avec le développement inquiétant de ces zones dites " mortes ", parce qu'elle manquent d'oxygène en raison du rejet des engrais et des eaux usées dans la mer. Aussi, à cause du réchauffement climatique; les glaciers fondent, la température des océans augmente, modifie les courants, ralentissant le transport naturel des nutriments, du fond de la mer vers la surface. Avec l'augmentation de CO2, c'est l'acidité de l'eau qui va nuire au corail et aux espèces qu'il abrite : les crustacés, mais surtout les planctons qui sont à la base de la chaîne alimentaire océanique. Or, les experts sont unanimes : plus un milieu est riche en diversité, plus il est résistant. En revanche, lorsqu'une seule espèce de poisson disparaît, ce sont toutes les autres qui sont menacées, car c'est l'ensemble de la chaîne qui est fragilisée. Comment inverser la tendance et permettre aux générations futures de goûter au poisson ? Pour les associations écologistes, la réponse est toute simple .Il faut d'abord faire respecter les quotas de pêche, ensuite, il faut développer les réserves marines protégées de toute exploitation humaine, comme cela se fait à terre dans les parcs naturels. Pour les écologistes, la solution n'est pas en tout cas, la consommation du poisson issu de l'élevage en pisciculture. Car, selon leurs propos, l'aquaculture menace également l'environnement. En tous cas, le poisson d'élevage est nourri avec du poisson pêché. Pour un kilo de saumon élevé, il faut 5 kilos de poissons... sauvages ! Une hérésie ! Dalila B.