Alors que la pêche du thon rouge doit reprendre dans les jours à venir en Méditerranée, l'Europe a décidé de renforcer sa surveillance pour faire respecter les quotas, étant la principale responsable de la surpêche de cette espèce. En 2007, les pêcheurs, dans certains pays, ont reconnu avoir pris 10 000 tonnes de thon rouge pour 5.593 autorisées alors que d'autres pays européens ont également dépassé les quotas sans le faire savoir. Même si des enquêtes sont en cours, les associations écologistes restent inquiètes. Patrouilleurs en mer, avions, inspections multipliées dans les ports : l'Europe a décidé de déployer des moyens importants alors que la saison de pêche 2008 du thon rouge en Méditerranée est sur le point de débuter. Il s'agit, pour protéger cette espèce de faire respecter les quotas imposés, et qui ont été largement dépassés en 2007, au point que la saison de pêche a dû être stoppée prématurément. Ainsi, la France a reconnu avoir pêché l'an dernier 10 000 tonnes de thon rouge pour 5 593 autorisées. Des enquêtes sont en cours sur des fraudes présumées. Mais d'autres pays européens - l'Italie, l'Espagne, le Portugal, la Grèce, Chypre et Malte- seraient également concernés par ces dépassements de quotas sans le rec onnaître pour autant.Selon certaines ONG la capacité de pêche au thon rouge des pays riverains de la Méditerranée, membres ou non de l'UE, représente le double du quota de prises autorisées au niveau international. Des ONG et associations écologistes réclament un moratoire sur la pêche au thon rouge en Méditerranée et appellent la grande distribution à en cesser la vente.En Méditerranée, la menace qui plane sur le thon rouge s'élargit de plus en plus aux autres espèces. Pour l'Algérie, on n'en est pas encore là puisqu'elle vient juste d'obtenir un nouveau quota de pêche de thon lors de la réunion de la Commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique (ICAAT) en novembre 2007. L'ICAAT a augmenté de près de 1.000 tonnes les quotas de pêche de thon rouge pour 2008, en dépit des craintes pour la survie de l'espèce en raison de la surpêche, a regretté Greenpeace. L'Algérie, le Maroc, la Tunisie et la Libye ont justifié cette révision à la hausse des quotas de pêche par le fait que leurs dernières prises ont été inférieures aux quotas qui leurs avaient été accordés. La Commission européenne, qui s'est félicitée des résultats de cette réunion, notamment la poursuite du plan de sauvegarde du thon rouge sur 15 ans, a indiqué que l'Union européenne a dépassé son quota de pêche de 4.000 tonnes. Pour compenser cette surpêche, l'UE a accepté le plan de " remboursement ", consistant a amputer les 4.000 tonnes sur les quotas européens des années 2009, 2010 et 2011.Par ailleurs, pour participer à l'élaboration du nouveau plan de gestion pour le thon rouge de l'Atlantique Est et défendre son quota, une délégation algérienne représentant le ministère de la Pêche s'était rendue à Dubrovnik, en Croatie, en novembre 2006. La délégation avait pris part aux travaux de la 15ème réunion extraordinaire de l'ICAAT. Il est a signaler que dans le cadre du plan de gestion pour le thon rouge de l'Atlantique Est 2003-2006, et à l'issue de la réunion de l'ICAAT de Bilbao en Espagne en 2002, l'Algérie avait bénéficié d'un quota de pêche de thon rouge de 1.500 tonnes en 2003 et de 1.700 tonnes en 2006. Le ministre de la Pêche avait indiqué que l'Algérie n'était pas outillée pour exploiter elle-même le thon rouge, qui nécessite des thoniers. Ce qui n'est plus le cas aujourd'hui. Aujourd'hui, le thon rouge est exporté sous le label algérien, une nouveauté dans le secteur de la pêche. En effet, le thon rouge est exporté durant les deux dernières campagnes de pêche effectuées au moyen de thoniers algériens acquis par des opérateurs nationaux, le thon rouge pêché dans les eaux algériennes est estampillé thon d'Algérie avant d'être exporté.