Les entreprises tunisiennes s'imposent petit à petit sur le marché algérien et commencent à tirer profit des prix compétitifs de l'énergie en vigueur dans ce pays voisin. Elles sont encouragées à cette fin par des incitations importantes. Ainsi, les plafonds annuels au titre des investissements à l'étranger, non soumis à autorisation, ont été relevés depuis janvier 2007 de 300 000 à 1 million de dinars, et à 3 millions de dinars pour les entreprises exportatrices qui financent leurs investissements au moyen de ressources d'exportation logées dans leurs comptes professionnels. De même, les plafonds annuels accordés aux entreprises non exportatrices ont été portés de 100 000 à 500 000 dinars. Au-delà de ces seuils, la situation devra être examinée au cas par cas. A ces atouts qui devraient favoriser une plus ample internationalisation des entreprises tunisiennes sur les marchés de proximité, viennent s'ajouter d'autres initiatives qui pourraient voir le jour telles que la mise en place de lignes de crédit pour booster l'investissement dans les deux pays. Aussi, plusieurs implantations industrielles tunisiennes en Algérie méritent d'être mentionnées en raison de l'importance du volume de leur investissement sur ce marché voisin. Il y a tout d'abord la Société tunisienne de biscuit (Sotubi) qui a créé, en partenariat avec le groupe français Danone, une entreprise spécialisée dans la fabrication de biscuits. Vient ensuite la société Alkimia, spécialisée dans la production et la commercialisation du tripolyphosphate de sodium (STTP), qui a racheté en 2006, 25% du capital de l'usine Kimial située à Annaba. Forte de l'avantage compétitif que lui procure son procédé technologique développé à partir de l'acide phosphorique tunisien, Alkimia a proposé un plan d'investissement réalisable en 3 ans, dont le montant s'élève à 12 millions de dollars. Ce plan vise notamment à mettre à niveau Kimial et à renouveler son équipement obsolète. Alkimia envisage ainsi de porter la production de l'usine algérienne à 25 mille tonnes la première année, à 40 mille tonnes la deuxième année et à 50 mille tonnes la troisième année. De son côté, Carthago Céramique, société spécialisée dans la fabrication de céramique, ouvrira bientôt une usine dans la ville de Sétif. Le montant de l'investissement est estimé à 27 millions de dinars. De même, la société Tunisie Profilé Aluminium (TPR) s'est engagée à créer une usine en Algérie, l'objectif de cette démarche étant de devenir un acteur régional majeur dans l'industrie de l'extrusion de profilé en aluminium. La nouvelle usine nécessitera un investissement global estimé à 27,5 millions de dinars. Pour sa part, Altéa Packaging, groupe tunisien leader dans le domaine de l'emballage, a investi 10 millions d'euros en Algérie. Il a pour ambition d'y construire tout un site. Quant au groupe Gif Filter, fabricant de filtres à huile, air et carburant pour véhicules et engins de travaux publics, il installera prochainement une nouvelle unité de production en Algérie. Au rayon des services, Amen Bank s'est associée à deux fonds d'investissement, l'un de dimension maghrébine et l'autre de dimension africaine, pour créer bientôt en Algérie une banque dotée d'un capital de 50 millions de dinars, dont 55% seront détenus par la banque tunisienne.Avec ce nouvel établissement de crédit, Amen Bank renforcera son implantation dans ce pays voisin, où elle détient déjà avec Tunisie Leasing 97% du capital de " Maghreb Leasing Algérie ". Il est à signaler à cet égard que le groupe Tunisie Leasing, spécialisé dans la location de longue durée (LLD), le factoring et le capital investissement, a créé durant le premier semestre de 2006 à Alger, en partenariat avec Amen Bank, une société de leasing off-shore " Maghreb Leasing Algérie ", avec à la clef un investissement de 18 millions de dinars. Nassim I.