La cause palestinienne et le génocide commis par l'armée sioniste contre les habitants de Ghaza a créé une forte polémique, hier, au sein de l'Assemblée nationale. Plusieurs députés ont quitté la salle et boycotté la séance plénière consacrée à la présentation et l'examen du projet de loi portant sur la consommation et la lutte contre la fraude. Tout a commencé quand le président de l'Assemblée populaire nationale, M. Abdelaziz Ziari, a ouvert la séance en invitant le ministre du Commerce, M. Hachemi Djaâboub, pour présenter son projet de loi ; c'est là qu'un député du groupe parlementaire du MSP a pris la parole pour demander de consacrer cette séance à la discussion sur les massacres de Ghaza et reporter le débat sur les différents projets de loi à une autre date. Une proposition qui a été soutenue ensuite par les députés du PT, d'El Islah, des indépendants et d'autres députés individuellement. Cependant, le président de la chambre basse du Parlement a expliqué que le bureau de l'Assemblée a adopté un communiqué dénonçant ce qui se passe à Ghaza après concertation avec les présidents des cinq groupes parlementaires. En outre, il a justifié la décision de ne pas tenir une séance extraordinaire portant sur la cause palestinienne du fait que l'article 130 du règlement interne de l'Assemblée stipule qu'une telle session doit être convoquée par les deux chambres du Parlement. Et le plus important c'est, selon M. Ziari, d'éviter la polémique et en particulier entendre certains députés incriminer la résistance, notamment les combattants de Hamas. Pour Ziari, "la minorité n'a pas à imposer ses idées pour la majorité, avant de finir je n'ouvre pas le débat dans cette état, pour que des députés incriminent le Hamas et l'APN n'est pas une scène de meetings ou bien de manifestations". A ce moment là, Abbas Chafaâ, député du groupe parlementaire du FLN a pris la parole pour dire que la position de l'Etat algérien est claire et que les députés qui demandent une séance extraordinaire pour Ghaza n'ont qu'à aller à Ghaza comme l'ont fait des médecins. Ces paroles ont mis les députés du MSP en colère au point que l'un d'eux a accusé le député du FLN de trahison, une situation qui a enflammé la salle, puisque les députés ont commencé à taper sur leurs siéges avant qu'une grande partie ne quitte les lieux pour tenir un rassemblement au niveau du hall de l'APN. Ziari a essayé de calmer les esprits en annonçant qu'il a été décidé d'envoyer une délégation de députés à Ghaza. Mais rien à faire, les députés ont pris la décision de sortir pour une marche vers la Place des martyrs, arrêtés par la suite par les services de sécurité. Ensuite, les députés sont revenus dans le bâtiment de l'Assemblée et n'ont pas arrêté de lancer : "Quelle honte, le Parlement sans décision" et "l'Algérie est avec la résistance palestinienne". Interpellé à ce sujet, la SG du Parti des travailleurs a indiqué que les arguments tenus par le président de l'Assemblée nationale de ne pas tenir une séance spéciale Ghaza sont inacceptables car pour elle, c'est la moindre des participations du Parlement algérien. Ajoutant que la position officielle de l'Algérie est correcte. Cependant, selon elle, l'Etat algérien peut engager d'autres décisions pour faire la pression, notamment se retirer de l'UPM, de l'accord d'association avec l'UE et utiliser l'arme du gaz et du pétrole. Pour Abdelmadjid Menasra de groupe parlementaire du MSP, "c'est une lâcheté de la part du Parlement de ne pas tenir une séance extraordinaire pour débattre de la situation à Ghaza" avant d'ajouter que "le congrès américain a tenu une position avec l'offensive israélienne et le Parlement algérien n'arrive pas à dire son mot". De son côté un député du FLN a pris la défense de Ziari en soulignant qu'il s'agit d'éviter de tomber dans la surenchère. En tout cas, vers la fin une grande partie des députés a boycotté les débats sur le projet de loi relatif à la consommation et la lutte contre la fraude et le MSP a décidé de boycotter toutes les séances, tandis que d'autres députés, notamment ceux du FLN et du RND ont continué la séance le plus normalement du monde. Nacera C.