Une réaction seulement disproportionnée que cette boucherie ? Disproportionnée, ça ne rend pas compte de l'ampleur de la tuerie. Israël se sent-il tellement en péril malgré la supériorité écrasante de ses forces armées , malgré les violations des droits humains par ces dernières et l'impunité dont elles bénéficient, malgré cette stratégie de destruction et d'enfermement des populations palestiniennes, malgré que Washington continue et continuera à le soutenir , alors que l'Union Européenne se cantonne dans les vœux pieux, sans aucune protestation contre les violations des droits humains, alimentant ainsi le désespoir des Palestiniens? N'est ce pas qu'aux éléments de puissance d'Israël s'ajoutent à la fois la culpabilisation de l'Europe pour ce qu'elle avait fait par le biais du nazisme qui était bien Européen et non pas Arabe, Allemand et non pas Palestinien, et le veto que menace d'utiliser les Etats-Unis dans le cas où la résolution serait en faveur des victimes, c'est-à-dire des Palestiniens ? Il n'est pas juste et impartial de continuer à parler de réponse disproportionnée, quand on sait que tout est prémédité avec l'objectif de réussir, au regard de l'ampleur des implications des bombardements, à dissuader les Palestiniens de tenter à l'avenir toute action qui mettrait en péril les vies des citoyens israéliens et à être également trop intransigeants dans les " discussions de paix ". A chaque action du Hamas, s'ensuit toujours ce qui est appelé une réaction disproportionnée des Israéliens, alors que cela n'échappe à personne que des bombes qui tombent du ciel provoquent nécessairement des massacres de populations civiles. Parce que le Hamas est inscrit sur les tablettes européennes et américaines des organisations terroristes, le timing est choisi de façon à ce que la communauté internationale justifie quelque peu ce qu'Israël appelle l'autodéfense, et oublie la cause réelle des actions commises par le Hamas, à savoir lutter ou simplement rappeler que le territoire palestinien est occupé par des forces coloniales israéliennes. Au regard du peu de dégâts qu'elles provoquent, les roquettes lancées sur le territoire israélien sont de simples rappels à la communauté internationale du fait que les Palestiniens n'ont pas encore d'Etat et qu'Israël est encore une force occupante. Il faut bien dire que la communauté internationale, ou plutôt les Etats-Unis et l'Union européenne, ont leur part de responsabilité par l'inscription du Hamas sur leurs tablettes des organisations terroristes. Ceci condamne tout acte de résistance et pervertit celui-ci en le qualifiant d'acte terroriste, et occulte le droit à la résistance pour l'accès à l'indépendance. Avec cette perception de l'UE, tous ceux qui luttent pour l'indépendance de leurs pays seront taxés de terroristes comme en ont été qualifiés les combattants pour la liberté, ceux qui avaient en France combattu le nazisme, et ceux qui en Algérie et ailleurs, avaient combattu le colonialisme. Il y a un mur de sécurité, selon les Israéliens, mais en réalité c'est un mur qui enferme la majorité des populations palestiniennes. Ce mur a été accusé en son temps de mordre profondément sur les terres palestiniennes, de " détruire l'écosystème de façon irréversible, de confisquer l'eau, d'isoler Jérusalem et la vallée du Jourdain, et de découper la Cisjordanie en trois zones isolées et étanches ". N'est ce pas que menacer gravement de riposte la seule proclamation de l'Etat palestinien, alimente délibérément les raisons qu'ont les Palestiniens de procéder à des actes de " résistance " qui seront lus par la communauté internationale comme des actes terroristes ? Les Palestiniens sont sommés d'accepter de se parquer dans des " bantoustans " encerclés de colonies juives. Ou ils acceptent, ou ils en sont punis. Ils n'ont pas d'autre choix selon Israél. Préparer les conditions de la pacification de Ghaza ? Créer plutôt un fait accompli qui affaiblit les Palestiniens et pas seulement les Palestiniens dans le futur partage de l'eau dans la région, ce qu'expliquerait en partie le pacte stratégique militaire entre la Turquie et Israél, établi en 1996. N.B