Le spectacle désolant de populations entières à la recherche vaine de pain, de lait, d'eau, affamées délibérément pour les terroriser et les dissuader d'oser faire ou soutenir la résistance émeut peut être sur le plan humanitaire, mais ne suffit pas à placer les grandes puissances devant leur conscience pour dépasser le caractère purement verbal des indignations. Nous en sommes au 10e jour de la tuerie à ciel ouvert et la communauté internationale reste partagée entre des pays comme la France qui s'indignent de l'entrée de l'armée israélienne dans la bande de Gaza, de la présidence tchèque de l'Union européenne qui considère qu'Israël est en posture de défense, ce qu revient à dire que la présidence légitimise les tueries des populations Palestiniennes, les Etats-Unis qui expriment la même attitude que la présidence tchèque. Nous en sommes encore, au niveau de la communauté internationale, à imputer au Hamas, aux tirs de roquettes la responsabilité première de la réaction trop disproportionnée d'Israël et même à déculpabiliser les Israéliens des massacres que ceux-ci ont commis, ce qui revient à dire que le Hamas est sommé de se rendre dans un contexte où il est complètement oublié que le premier acte de violence est l'occupation des territoires palestiniens et non les tirs de roquettes. Ceux qui soutiennent Israël et justifient constamment les actes de ce dernier, même dans le cas d'une violation grave des droits humanitaires et même des conventions de Genève pour ce qui concerne les actes de guerre, prennent garde d'opérer des comparaisons entre les pertes humaines et matériels dans les deux camps. Après le cas de la guerre décidée unilatéralement par les Etats-Unis contre l'Irak, malgré le refus du Conseil de sécurité de l'ONU de cautionner celle-ci, après l'invasion de Gaza et les massacres qui sont perpétrés, voilà la communauté internationale résignée à prendre acte de la mort du droit international ou alors de se ressaisir pour faire prévaloir le droit. N.B