L'étude d'aménagement de la réserve naturelle et protégée du site "des trois Anses de Kouali" a été présentée mercredi aux responsables de la wilaya de Tipasa en vue de son enrichissement. Elle a été soumise lors d'une rencontre qui a permis d'aborder les aspects paysager et architectural de cette zone écologique protégée, retenue comme site pilote par le ministère de l'aménagement du territoire, de l'environnement et du tourisme (MATET). La rencontre, présidée par la directrice du projet Nateche Samira, sous-directrice de la biodiversité, zones humides et littoral en présence des membres du comité de pilotage et plan d'aménagement côtier (PAC) de la wilaya, a permis de présenter une des trois variantes proposées pour l'aménagement de ce site.Après avoir présenté les enjeux de la protection de ce site naturel du littoral de Tipasa et fait état du diagnostic réalisé à la suite de plusieurs visites des experts en environnement, les responsables du bureau d'études BRL ont axé leurs interventions sur les aménagements paysagers et architecturaux proposés pour faire de ce site, en plus de son rôle initial à savoir un lieu de détente et de loisirs pour les familles, un lieu de découverte des richesses marines et florales de la région et d'éducation à l'environnement, à travers l'aménagement de parcours pour piétons destinés à la découverte. Le site qui renferme une diversité bio-marine importante avec entre autres le récif barrière de l'herbier de Posidonie ainsi que les trottoirs de vermets, a subi des dégradations d'origine humaine en raison de l'arrivée massive des estivants sur ce petit bout de plage très prisé et en particulier des véhicules qui n'hésitaient pas à empiéter sur celui-ci en sus de l'érosion marine importante constatée sur place.Cette étude propose de réorganiser le faciès de la végétation constituée d'une brousse d'oléo lentisques et d'oliviers, tout en protégeant le cordon littoral qui fait l'objet de prélèvement de bois et accélère par conséquent l'érosion, ainsi que les espèces remarquables de plantes bulbeuses telles que le narcisse et le colchique, présentes dans cette zone et les récifs de l'herbier de Posidonie considéré comme le poumon vert des fonds marins où nichent de nombreux poissons. En plus de la protection des espèces endémiques et des paysages fabuleux, les responsables du secteur espèrent faire de ce site une vitrine pour la nouvelle politique de reconquête du littoral. L'étude de mise en valeur de ce site propose des aménagements pour les visiteurs, l'installation de pavillons en bois d'accueil du public à l'entrée est et ouest du site, l'installation de buvettes, la mise en place de panneaux signalétiques ainsi que la plantation de nouvelles espèces de plantes à lentisques oliviers, ou même des pins d'Alep dans les endroits protégés des embruns marins. La rencontre également a été mise à profit pour présenter l'étude d'aménagement de la pointe du four (ex usine à chaux d'El Beldj) dont la valeur patrimoniale est faible mais compensée par la valeur et la richesse paysagère qui sera rehaussée par la réalisation d'un promontoire avec un observatoire, une aire de stationnement et une promenade qui descend vers la plage, sans oublier des haltes d'interprétation sur les milieux marins faunistiques, floristiques et sur le paysage littoral. Ce site, un lieu de détente, de villégiature et un pôle touristique important, couvre une superficie de 8000 m2, dont 2000 m2 situés en zone marine.Il est à rappeler que cette réserve naturelle fait partie des trois sites retenus par le MATET à l'échelle nationale, à savoir les "Iles Habibas" à Oran et "Rachgoune" à Aïn-Témouchent qui seront pris en charge dans le cadre du plan de soutien à la relance économique (PSRE) à travers un projet de coopération algéro- français. Les trois sites ont bénéficié d'une enveloppe financière de 3 million d'euros, dont 1,2 millions d'euros accordés par le Fonds français de l'environnement mondial avec l'appui technique du conservatoire français du littoral (CFL). R.T