Le sommet extraordinaire de Ghaza, tenu hier à Doha, à l'initiative de l'émir du Qatar et auquel le président de la République, Abdelaziz Bouteflika a pris part, n'a finalement réussi à réunir que 13 pays sur les 22 membres que compte la Ligue arabe. Ayant à son ordre de jour l'arrêt de l'agression israélienne contre les populations palestiniennes de la bande de Ghaza, le sommet en question est ponctué par la présence des chefs du mouvement Hamas, qui est la cible privilégiée de l'armée israélienne ainsi que la présence du président iranien, Mahmoud Ahmadinejad et le chef d'Etat syrien, Bachar Al Assad, cependant que la Turquie est présente en qualité d'observateur. Ce pays qui a été à l'origine d'une initiative de médiation entre Tel-Aviv et l'Autorité palestinienne pour la relance du processus de paix dans la région avant que l'agression de Ghaza ne survienne. En revanche, parmi les neuf pays qui ont brillé par leur absence au sommet de Doha, il y a les " deux poids lourds ", de la Ligue arabe qui sont l'Egypte et l'Arabie saoudite. Ces deux pays ont décidé de boycotter le sommet. Ce qui ne fait, en conséquence, qu'accentuer les divergences interarabes qui surviennent chaque fois qu'il est question de décisions stratégiques et névralgiques dans la région. Le chef de l'Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, lui aussi a préféré ne pas se rendre dans la capitale qatarie, sachant qu'entre lui et le mouvement Hamas les divergences sont plus profondes que jamais. L'Algérie, de son côté, avec la participation du président de la République au sommet de Doha, vient de confirmer sa volonté de contribuer au recouvrement de la paix dans la région et surtout mettre fin au malheur que vivent des civils innocents palestiniens dans la bande de Ghaza depuis le début de cette agression ayant fait jusqu'ici près de 1 300 victimes. Au-delà de la liste des présents à la réunion de Doha, les chances de parvenir à un cessez-le-feu immédiat, tel que souhaité par l'ensemble de la communauté et l'opinion internationales, demeurent très minces. En effet, dès l'ouverture des travaux du sommet de Doha, les dirigeants du mouvement Hamas, à l'instar de Khaled Mechaal, ont fait part de leur rejet catégorique des propositions par lesquelles Tel-Aviv a conditionné le cessez-le-feu. " Le mouvement Hamas n'acceptera pas les conditions de cessez-le-feu posées par Israël", a déclaré Mechaal à Doha avant de réitérer que "les tirs de roquettes sur le sud de l'Etat hébreu ne s'arrêteront qu'après la levée du siège de la bande de Ghaza". A signaler que l'Etat israélien a imposé à la bande de Ghaza, le principal fief du Hamas, un blocus depuis près de deux ans. Un embargo que Tel-Aviv n'envisage pas de lever de sitôt. Donc, il n'y a aucune possibilité de concrétiser dans l'immédiat la trêve tant réclamée par la communauté internationale. Sur le plan arabe, les contradictions ne sont pas moins avérées. En effet, au moment où des pays, à l'instar de l'Algérie qui ont toujours appelé à suspendre tout rapprochement avec l'Etat hébreu tant qu'il fait subir au peuple palestinien autant de douleurs, certains pays de la région continuent d'entretenir des relations diplomatiques et commerciales avec Tel-Aviv sans aucune intention d'y mettre fin. C'est le cas de l'Egypte, de la Mauritanie ou du Qatar qui abritent un bureau de représentation d'Israël. La ligue arabe, elle-même, n'est pas favorable à l'option de rompre les relations diplomatiques avec ce bourreau de la bande de Ghaza. M. Amani