De notre envoyé spécial à Doha Abdelkrim Ghezali Parce que le quorum n'a pas été atteint, le sommet de Doha n'est plus extraordinaire mais une rencontre consultative sur la situation prévalant à Ghaza et sur la manière d'aider l'enclave et la cause palestinienne, mais surtout de réaliser l'unité des rangs palestiniens. D'ailleurs, le communiqué de la Présidence a bien parlé de la visite du Président à Doha en réponse à l'invitation de l'émir du Qatar pour une rencontre de consultation des chefs d'Etat arabes sur la situation à Ghaza. En fait, le sommet improvisé du Conseil consultatif du Golfe a torpillé l'initiative de l'émir du Qatar qui n'a pas pourtant manqué à l'appel de Riyad. Le roi d'Arabie saoudite a manifestement rappelé à l'ordre ses alliés du Golfe mais cela ne les a pas empêchés d'assister au sommet de Doha, à l'exception du Bahreïn. Vraisemblablement, il a été convenu à Riyad de faire du sommet de Doha une rencontre de consultations alors que l'intitulé officiel est toujours «Réunion extraordinaire au sommet du conseil de la Ligue des pays arabes». Pour l'Algérie, il s'agit d'une simple rencontre de consultation qui ne devra pas prendre de décision engageant tous les pays arabes. En fait, la position de l'Algérie vise, d'une part, à ne pas tomber dans le jeu des luttes en sourdine entre l'Arabie saoudite et le Qatar pour des questions de leadership, et, d'autre part, de ne pas approfondir les divergences qui risquent de faire éclater la Ligue arabe dans un contexte où la Palestine a besoin d'un minimum de consensus. Pour l'Algérie, la rencontre de Doha permet de déblayer le terrain à la rencontre de Koweït City qui pourrait formuler une position commune sur la situation à Ghaza en prenant en compte les aspirations de la résistance et de l'Autorité palestiniennes pour peu que cette dernière ne fasse pas fi de la réalité sur le terrain de Ghaza et dans les territoires occupés où la colère gronde, notamment après l'offensive meurtrière de jeudi dernier. Au-delà de l'intitulé, le sommet de Doha est perçu comme un conclave de dignité contre ceux qui «font une guerre et négocient par procuration» pour mettre un terme à la résistance, qu'elle soit islamiste ou nationaliste. Pour l'Algérie, la priorité est à l'arrêt de l'agression israélienne contre Ghaza, à la levée du blocus et à l'ouverture de tous les passages uniques, soupape de sécurité et unique bouffée d'oxygène pour les populations de Ghaza encerclées de toutes parts. L'autre urgence pour l'Algérie est le rétablissement de l'unité palestinienne et le colmatage des brèches qui ont fissuré le corps d'une nation en lutte pour son indépendance. Ces clivages arabes se sont élargis en raison des injonctions américaines et françaises qui réduisent la question palestinienne à Hamas et à ses réactions défensives face à l'agression israélienne qui a commencé avec un blocus aussi criminel sur Ghaza la rebelle à l'autorité de Ramallah. Pourtant, les interventions attendues, celles de Mechaal, d'El Assad et d'Ahmadinejad, ont été posées, modérées et faisant preuve d'un réalisme étonnant. Mechaal en particulier a clairement déclaré qu'il ne demande pas aux Arabes l'impossible, encore moins ce qu'ils ne peuvent faire mais juste le soutien d'une cause qu'ils qualifient eux-mêmes de juste, par des pressions sur ceux qui peuvent arrêter Israël à ses limites. A. G. Le Qatar et la Mauritanie gèlent leurs relations avec Israël Le Qatar et la Mauritanie ont annoncé hier leurs décisions respectives de geler leurs relations avec Israël. Rappelons que le Qatar a ouvert un bureau d'intérêt avec Israël alors que la Mauritanie a des relations diplomatiques avec l'Etat hébreu. Parmi les revendications des factions palestiniennes, l'appel aux pays arabes qui ont des relations avec Israël de rompre tout lien avec cette entité.