Liberté : Timimoun est une région qui recèle de grandes potentialités touristiques. Ressentez-vous le retour des années de grande affluence de touristes nationaux et étrangers ? M'Hamed Silkh : Depuis trois ans, l'activité touristique reprend timidement, par le biais de festivals, comme le marathon. L'année dernière, nous avons recensé 2 500 visiteurs étrangers durant la période des fêtes de fin d'année. Quelles sont les prévisions pour cette année ? Nous attendons près de 5 000 visiteurs pour toute la saison (elle s'étend du mois d'octobre au mois de mars, ndlr). Nous misons, néanmoins, beaucoup sur le tourisme national. À ce titre, nous souhaitons vivement que l'Etat subventionne les tarifs des vols sur les lignes intérieures, appliqués pour les algériens. La région du Gourara ne peut vivre que du tourisme et, dans une moindre mesure, de l'agriculture. Il faut que le tourisme reprenne pour qu'elle sorte de la misère dans laquelle elle s'enlise. Que faut-il faire pour remédier à la situation ? À mon sens, il est nécessaire de développer, comme je l'ai déjà dit, le tourisme national, c'est-à-dire attirer les algériens, vivant dans les villes du nord, à venir découvrir les merveilles du sud. Il faut d'abord penser à baisser les tarifs du transport aérien, qui sont très élevés, et améliorer les conditions d'hébergement. Les structures d'accueil sont insuffisantes. Il faudra aussi miser sur la circulation de l'information par le net. Il sera judicieux de réfléchir sur les moyens d'attirer les investisseurs, qui participeront à exploiter les ressources de la région. Nous sommes à trois heures de l'Europe. Si nous parvenons à promouvoir le tourisme, qui constitue la principale source de revenus de la localité, le niveau de vie de ses habitants (environ 120 000) augmentera sensiblement. Le wali d'Adrar a suggéré l'idée de développer le tourisme chez l'habitant. Les autorités de wilaya octroieront à la famille qui désire se lancer dans cette activité une aide financière pour construire une chambre d'hôte. S. H.