La contrefaçon a connu un essor considérable en Algérie, autant sur le marché parallèle que formel. Mais des opérateurs étrangers et nationaux réclament le droit à la propriété intellectuelle et à la préservation de leurs produits, marques et griffes de la contrefaçon. Toutefois, cette situation ne semble pas pour autant émouvoir les pouvoirs publics, pourtant appelés à agir dans le cadre de l'adhésion de l'Algérie à l'OMC. En effet, la contrefaçon a pris des proportions alarmante ces dernières années en Algérie. Le chargé de communication de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Tahar Belnouar, a affirmé, lors d'une conférence de presse, que l'économie algérienne est en danger. Aucun domaine n'est épargné, ni celui de la propriété intellectuelle ni celui de la propriété industrielle. Dans le domaine des droits d'auteur, Belnouar a affirmé que l'Onda a signalé que le taux de contrefaçon dans notre pays atteint 73% (contre 10 à 15% dans les pays du Nord). L'Algérie est-t-elle un pays de contrefaçon ou bien un simple vecteur de diffusion de la contrefaçons produite ailleurs ? La réponse des spécialistes à cette question est que les deux phénomènes sont présents dans notre pays. Le porte-parole de l'UGCAA a estimé que cette dernière est dangereuse quand elle concerne les médicaments, l'électroménager où l'industrie mécanique, notamment automobile. Selon notre interlocuteur, 50% des pièces de rechange contrefaites sont à l'origine de nombreux accidents de circulation. S'agissant de la contrefaçon des produits de consommation de luxe, elle resterait à la limite du licite : elle offrirait à des prix abordables des produits "de marque" à une large gamme de consommateurs auxquels elle permettrait de rêver. Par ailleurs, et à titre d'exemple, les spécialistes de la lutte contre la contrefaçon indiquent, que le secteur le plus touché est celui des produits cosmétiques, allant des déodorants aux crèmes, dont les emballages ressemblent à ne s'y tromper aux produits d'origine. Les détergents et la pièce détachée n'échappent pas au phénomène de la contrefaçon. Une enquête établie par le ministère du Commerce fait état d'un taux d'infraction en matière de contrefaçon de l'ordre de 50% dans les textiles et de 40% dans les cosmétiques et articles chaussants ; pour le tabac 60%. Mais la question qui se pose c'est de savoir d'où viennent ces produits contrefaits. Pour Belnouar, 90% des produits de contrefaçon proviennent du marché informel et des pays de l'Asie du Sud et de l'Europe de l'Est. Il est à noter aussi que leur acheminement est l'affaire des trabendistes. Des vendeurs de produits contrefaits affirment que la marchandise provient de Libye et de Tunisie. Mais ils précisent qu'il s'agit bien de pays de transit, les imitations étant l'apanage de fabriques installées dans les pays asiatiques. Selon notre interlocuteur, il existe même dans notre pays des ateliers clandestins qui confectionnent des produits contrefaits, comme le sel à Biskra. Hamid Si Salem