Les cours du pétrole étaient en recul hier dans les échanges électroniques en Asie. Dans les échanges matinaux, le baril de "light sweet crude" pour livraison en mars perdait 61 cents à 45,83 dollars. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars reculait de 73 cents à 47,64 dollars. Pourtant, les cours sont nettement montés, vendredi à New York, l'Opep affirmant sa volonté de se conformer à ses baisses de production. Sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), le baril de "light sweet crude" pour livraison en mars avait fini à 46,47 dollars, en hausse de 2,80 dollars par rapport à son cours de clôture de jeudi. Cette chute des prix d'hier intervient alors que s'ouvre une semaine critique marquée par de nombreux résultats d'entreprises et la publication de prévisions révisées du Fonds monétaire international (FMI) qui s'annoncent sombres pour l'évolution de la croissance mondiale, selon des courtiers. En effet, le FMI doit publier mercredi de nouvelles prévisions révisées de croissance qui s'annoncent sombres. Les dernières prévisions économiques de l'organisation multilatérale datent du 6 novembre. Le Fonds prévoyait alors une croissance mondiale ne dépassant pas 2,2% l'an prochain et une contraction de 0,3% du Produit intérieur brut des pays développés. Les inquiétudes macroéconomiques, l'accumulation des réserves pétrolières aux Etats-Unis et le raffermissement du dollar, continuent donc d'avoir un impact bien plus grand sur la croissance de la demande pétrolière que les prévisions de demande et d'offre ne prennent en compte. L'Opep qui applique rigoureusement les réductions de production décidées depuis septembre (4,2 millions de barils, en tout), annonce qu'elle est prête à baisser encore sa production, si nécessaire, lors de sa réunion du 15 mars à Vienne. Cette baisse des pompages a contribué à une certaine stabilisation des cours mais ceux-ci restent bien en dessous de l'objectif de 75 dollars le baril fixé par l'Opep pour 2009. L'Organisation pourrait, même, se réunir sans attendre le mois de mars si le cours du Brent tombait sous le seuil de 40 dollars le baril, selon son président. Jose Botelho de Vasconcelos a dit s'attendre à ce que les 12 pays membres de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole se retrouveront, comme prévu, le 15 mars à Vienne mais il a ajouté que la réunion pourrait être avancée si les cours du brut chutaient brutalement. "Nous admettons que cela pourrait arriver si (les cours) tombaient sous 40 dollars", a-t-il déclaré à l'hebdomadaire angolais O Pais. Sur la possibilité d'une nouvelle diminution de la production de l'Opep si le baril n'atteignait pas 75 dollars en mars, le président de l'Opep a affirmé : "Nous pourrions continuer à mettre en oeuvre de nouvelles réductions". Il a, par ailleurs, souligné que les gros producteurs de brut extérieurs à l'Opep, comme la Russie, l'Azerbaïdjan et la Norvège, étaient les bienvenus dans l'Opep car leur entrée augmenteraient l'efficacité des décisions de l'Organisation. "Un prix de référence de 75 dollars le baril nous permet de maintenir et de développer notre activité (...) et d'assurer la viabilité des projets à moyen terme", a estimé Bothelho de Vasconcelos, qui est aussi le ministre angolais du Pétrole. Yacine B.