L'union des Banques Maghrébines (UBM) organise en partenariat avec l'Association des Banques et Etablissements Financiers (ABEF) un colloque sur le "financement de la PME" qui se tiendra à Alger les 11 et 12 mars 2009. Cette rencontre a pour objectif de sensibiliser les dirigeants des banques sur l'importance à accorder au financement de la PME qui est au centre du développement économique, de la réduction de la dépendance des importations et de la promotion des échanges commerciaux entre les pays du Maghreb dans un contexte de crise internationale. Une centaine de cadres dirigeants des banques des cinq pays du Maghreb en charge des activités de crédits, de gestion de trésorerie, de supervision et des aspects juridiques, sont attendus à cette rencontre. Aussi, des experts maghrébins et européens interviendront sur les questions relatives aux outils de financement de la PME, aux mesures et techniques d'accompagnement et à la place de la PME dans le développement économique. Des chefs d'entreprises seront invités à faire part des expériences vécues dans la création et le développement d'entreprises en présence des banques et sociétés de financement spécialisées et des agences de promotion de la PME. Il faut savoir que le financement des PME est une problématique qui nécessite une attention toute particulière au Maghreb en général et en Algérie en particulier, d'autant plus que le secteur de la PME/PMI est le moteur de la croissance dans les économies développées. En Algérie, les problèmes liés à l'accès au crédit persistent en dépit de toutes les mesures et facilités prônées par le gouvernement dans le sillage de la politique de promotion et d'encouragement du tissu de la petite et moyenne entreprise. En effet, les spécialistes et les milieux économiques à travers le territoire national ne cessent de mettre en évidence les difficultés inhérentes à cette question. Il reste donc des sources de financement comme celles consistant en des financements sur fonds personnels ou le recours à des réseaux familiaux pour le financement de la PME/PMI en Algérie. Il faut dire que, les difficultés de cette nature ont toujours constitué un frein à un véritable essor du secteur de la petite et moyenne entreprise. Actuellement le secteur économique national n'arrive pas à dépasser le nombre de quelque 300 000 PME opérant dans divers secteurs d'activité. Aussi, et selon une récente étude, l'Algérie apparaît comme l'un des pays sud-méditerranéens qui accorde le moins de facilités de financement aux petites et moyennes entreprises. Sur un classement qui compte 9 pays sud- méditerranéens, l'Algérie est classée 7e avec un score de 2,5 %, en deçà de la moyenne de la région qui est de 3,3 %. La note est établie sur la base d'un certain nombre de critères relatifs aux facilités d'accès aux garanties de crédit, aux marchés des capitaux, au micro-financement, au capital risque et au crédit-bail. Sur chacun de ces aspects, l'Algérie obtient une note inférieure à la moyenne, soit respectivement 3, 1,5, 2,5, 2,5 et 3. Le Maroc, avec un score de 4,3, l'Egypte 4 et la Tunisie 3,8 constituent le trio de tête grâce à des notations supérieures à la moyenne de la région. Pour expliquer les faiblesses de l'Algérie et des autres pays qui sont dans le même cas, dont la Syrie, les auteurs de l'étude indiquent que le financement est considéré, globalement, comme le principal obstacle au développement des PME dans les pays sud de la Méditerranée. On estime par ailleurs que les PME sont souvent incapables de fournir les documents comptables, financiers et juridiques nécessaires et susceptibles de susciter la confiance des banques. Ainsi, moins de 50 % des PME dans la région sud-méditerranéenne communiquent à leurs banques les informations financières relatives notamment aux profits et aux pertes enregistrées, alors que les trois quarts des PME le font au niveau des pays de l'UE. Outre le problème bancaire, les PME sud-méditerranéennes souffrent, selon l'étude, de "la rareté des aides publiques du fait que l'Etat préfère davantage mettre son argent dans des systèmes de garantie des crédits". Les experts européens ont également révélé que les PME de la région concernée participent très peu à la réalisation de projets d'investissement. Isma B.