C'est demain que s'ouvrira à Alger le colloque sur le "financement de la PME". Organisé par l'union des banques maghrébines (UBM) en partenariat avec l'Association des banques et etablissements Financiers (ABEF), ce colloque de deux jours a pour objectif de sensibiliser les dirigeants des banques sur l'importance à accorder au financement de la PME qui est au centre du développement économique, de la réduction de la dépendance des importations et de la promotion des échanges commerciaux entre les pays du Maghreb dans un contexte de crise internationale. Une centaine de cadres dirigeants des banques des cinq pays du Maghreb en charge des activités de crédits, de gestion de trésorerie, de supervision et des aspects juridiques, sont attendus à cette rencontre. Aussi, des experts maghrébins et européens interviendront sur les questions relatives aux outils de financement de la PME, aux mesures et techniques d'accompagnement et à la place de la PME dans le développement économique. Des chefs d'entreprises seront invités à faire part des expériences vécues dans la création et le développement d'entreprises en présence des banques et sociétés de financement spécialisées et des agences de promotion de la PME. Il faut savoir que le financement des PME est une problématique qui nécessite une attention toute particulière au Maghreb en général et en Algérie en particulier. Actuellement le secteur économique national n'arrive pas à dépasser le nombre de quelque 300 000 PME opérant dans divers secteurs d'activité. Aussi, et selon une récente étude, l'Algérie apparaît comme l'un des pays sud-méditerranéens qui accorde le moins de facilités de financement aux petites et moyennes entreprises. Sur un classement qui compte 9 pays sud-méditerranéens, l'Algérie est classée 7e avec un score de 2,5 %, en deçà de la moyenne de la région qui est de 3,3 %. Aussi, le marché bancaire algérien se caractérise par le taux le plus faible de distribution des crédits dans le Maghreb. Selon une récente étude publiée par l'UBM, le niveau de transformation est en moyenne de 53% en Algérie, 68% au Maroc et de 96% en Tunisie. Le même rapport ajoute que le ratio de solvabilité - rapport fonds propres/crédits - est de 16% en moyenne dans la région du Maghreb. Ce ratio se situe à plus de 60% pour la Mauritanie, entre 30 et 35% en Libye et autour de 14% pour le Maroc, l'Algérie et la Tunisie. " Le rapport conclu que la rémunération des fonds propres est en moyenne de 23% pour la région. Elle est en évolution rapide au Maroc et enregistre 32% en 2007 contre 26% en 2006, elle est constante en Algérie avec 28% et se situe autour de 10% pour la Tunisie et la Mauritanie. En ce qui concerne l'octroi des crédits, la BEA est classée troisième en Afrique : (9,6 milliards de dollars US). Elle vient derrière le Crédit Populaire du Maroc (11 milliards de dollars US) et Attijariwafabank (10,1 milliards de dollars US). Par ailleurs, trois banques algériennes (CNEP, CPA et BEA) enregistrent des taux d'intermédiation inférieurs à 50%. Notons aussi que l'UBM indique dans son rapport que l'Algérie est le pays du Maghreb où la densité du réseau bancaire, le taux de bancarisation et la couverture de la demande de services bancaires restent les plus faibles. En effet, l'Algérie ne dispose que d'un point bancaire pour 25.000 habitants, contre un point bancaire pour 12.540 habitants au Maroc et 9.530 habitants pour la Tunisie, la norme internationale étant un point pour 8.000 habitants. En outre, la publication fait remarquer que le système bancaire algérien caractérisé par une faible couverture de la demande de services est incapable de répondre aux besoins de financement du développement du pays, en dépit de sa surliquidité. Isma B.