La semaine a été agitée sur les marchés de produits de base. Côté produits agricoles, c'est sous le signe de la volatilité que les marchés ont clos la semaine. Les prix du soja, du maïs et du blé ont connu une semaine agitée sur le marché à terme à Chicago, dans un marché qui s'inquiète toujours des conséquences de la sécheresse qui a touché ces dernières semaines l'Argentine. Si les cours finissent sans grand changement par rapport à la semaine dernière, ils ont évolué dans une fourchette considérable en fonction des nouvelles en provenance d'Amérique du sud, souligne Jason Roose, de US Commodities. "Le marché est très nerveux au vu des conditions météorologiques en Argentine, qui est l'un des premiers producteurs mondiaux" de maïs et de soja, observe-t-il. En début de semaine, des pluies ont mis fin à des semaines de sécheresse, rassurant les opérateurs sur la production du pays, ce qui s'est traduit par un net repli des prix. Mais ils ont rebondi en fin de semaine face à l'ampleur des dégâts constatés dans les cultures. Selon un représentant du département à l'Agriculture (USDA) sur place, la production de maïs du pays pourrait reculer de 40% par rapport à l'année dernière, et celle de soja de 25%, souligne M. Roose. Aux Etats-Unis, un temps trop sec au Texas a soutenu le marché, qui s'inquiète de l'impact sur les cultures de blé d'hiver, en dormance. Ces développements concernant l'offre ont ajouté de l'incertitude pour les investisseurs, qui s'interrogent sur l'état de la demande mondiale alors que la crise économique s'amplifie, et qui ont peiné à se positionner avant la publication mardi du rapport mensuel de l'USDA sur l'offre et la demande mondiales. Le contrat de blé à échéance identique s'échangeait à 5,62 dollars, contre 5,68 dollars une semaine auparavant. Le contrat de graines de soja pour livraison en mars montait à 9,97 dollars contre 9,80 vendredi dernier. Côté métaux de base, ils ont terminé la semaine en petite hausse, portés par l'espoir d'un redémarrage de la demande en Chine, malgré une pluie d'indicateurs industriels calamiteux en provenance des économies développées. "La hausse du prix des métaux (cette semaine) a été déclenchée par des spéculations sur un redressement économique en Chine", ont résumé les analystes de la banque Barclays Capital. En début de semaine, un indicateur (l'indice ISM publié lundi) signalant un ralentissement de la baisse de l'activité dans les services aux Etats-Unis avait aussi apporté une bouffée d'espoir au marché du LME. "Le fait que les métaux aient grimpé malgré le ralentissement du dollar est positif", a par ailleurs observé William Adams, du cabinet BaseMetals. En règle générale, les prix des métaux sont affaiblis par le renchérissement du dollar, qui grignote le pouvoir d'achat des investisseurs. Autre paradoxe, les métaux ont résisté à une pluie d'indicateurs économiques pitoyables publiés cette semaine: la production industrielle britannique a affiché sa plus forte chute trimestrielle depuis 1974 au Royaume-Uni et elle a chuté nettement plus que prévu en décembre en Allemagne. Pour parachever ce sombre tableau, les Etats-Unis ont supprimé 598.000 emplois en janvier, ce qui fait de ce mois le plus destructeur pour l'emploi depuis décembre 1974, et l'un des plus sinistres de l'histoire récente américaine. Dans un tel contexte, certains analystes estiment que le rebond de cette semaine devrait faire long feu, bien qu'un nouvel effondrement des prix semble pour autant peu probable. "Les producteurs de métaux ont retiré du marché un surplus important, en réduisant la production et en reportant des projets", estimait ainsi Michael Widmer, de BNP Paribas. "De ce fait, même si les prix sont partis pour rester à des niveaux très inférieurs à ceux de l'an dernier (...), le risque de nouvelles baisses de prix semble limité pour la plupart des métaux", ajoutait-il. Le CUIVRE a grimpé jusqu'à 3.472 dollars mercredi et terminé en hausse, porté par l'espoir que la demande industrielle chinoise reparte. "L'envolée des prix du cuivre s'explique en partie par un optimisme grandissant sur la demande industrielle en Chine. Beaucoup d'acteurs du marché ont vu dans les données récentes le signe d'un renversement de tendance", a expliqué Joel Crane, analyste de Deutsche Bank. Selon lui, ces gains ne sont toutefois pas tenables car "le surplus de cuivre raffiné est tout simplement trop important pour qu'un redémarrage de la croissance chinoise puisse avoir un impact" à court terme. L'ALUMINIUM a fait un pic à 1462 dollars, un plus haut depuis deux semaines et il a fini sur un gain de plus de 8%. "Les consommateurs ont fait de bons achats d'aluminium ces derniers jours, ce qui, avec les annonces de nouvelles réductions de production, a soutenu les prix", ont expliqué les analystes de Barclays Capital. Le marché a ainsi ignoré l'étoffement persistant des stocks de métal au LME. Le NICKEL a gagné plus de 700 dollars (6%) après avoir réussi une incursion au-dessus des 12'000 dollars mercredi. Le PLOMB a fini quasi stable après un pic à 1219 dollars. Le ZINC et l'ETAIN ont gagné respectivement 4% et 1,2%. Synthèse R.T.M.