Le secteur du BTP (bâtiment et travaux publics) traverse une phase de mutation cruciale dans la période actuelle. En effet, les entreprises et autres organismes affiliés respectivement aux ministères des Travaux publics et celui de l'Habitat et de l'Urbanisme, connaissent depuis quelques jours d'importants changements, que ce soit en matière de mode de fonctionnement ou de leurs capacités d'intervention sur le terrain. A cet effet, le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme, Nouredine Moussa, a confirmé cette volonté en mobilisant davantage les entreprises qui sont désormais sous la tutelle de son département autour d'un "programme de travail pour la prise en charge des futurs programmes de construction". C'est ainsi que le ministre a réuni les responsables des entreprises publiques économiques affiliées à la société de gestion des participations SGP-INJDAB, qui interviennent dans le secteur du bâtiment ; et à l'issue de la réunion en question un plan d'action pour une implication active desdites entreprises dans les programmes futurs de réalisation a été élaboré. Tel que cela a été expliqué dans le communiqué de ce ministère, il s'agit "d'asseoir une organisation du portefeuille de la SGP/INDJAB à même de garantir une plus grande participation des EPE à la réalisation des programmes futurs". C'est d'ailleurs la même démarche que vient d'entreprendre le ministère des Travaux publics. En tout cas, ces nouvelles orientations visent dans leur ensemble un seul objectif primordial qui consiste à conjuguer les efforts afin de parvenir à la mise en place des mécanismes adéquats devant permettre de booster les réalisations dans le secteur du BTP. Ce secteur, faut-il le relever, se caractérise par une dynamique exceptionnelle à travers la multitude de projets qui y sont prévus, à l'instar du mégaprojet d'un million de logements prévus dans le cadre du programme quinquennal et qui devra doubler d'intensité afin de rattraper les quelques retards enregistrés jusque-là. De là, la reconfiguration des EPE du secteur et des SGP auxquelles elles sont affiliées s'impose, à partir du moment où le ministère de l'habitat de l'urbanisme, lui-même, reconnaît qu'"il a été relevé, qu'en dépit de l'important marché de la construction induit par les investissements publics, les entreprises n'ont participé que de manière très réduite à la réalisation des différents programmes". Cela rejoint donc l'esprit de la directive qu'a adressée en date du 22 décembre, le Premier-ministre, M. Ahmed Ouyahia, aux membres du gouvernement, walis, présidents de SGP et responsables des EPE non affiliées, et où il avait clairement indiqué que d'après les données qu'il avait recueillies auprès des entreprises, il avait constaté que "la production d'origine algérienne est souvent récusée lors de la passation de marchés publics, y compris lorsque sa qualité est comparable à celle des biens et services proposés par des entreprises étrangères". C'est dans ce sens qu'il a exhorté toutes les administrations concernées à respecter à la lettre le code des marchés publics et particulièrement l'article 19 lequel stipule qu'"une marge de préférence de 15% est accordée aux produits d'origine algérienne". Il s'agit alors de mettre en place une organisation répondant aux objectifs fixés par les pouvoirs publics, à savoir une meilleure implication de ces entreprises dans la réalisation des programmes publics notamment les programmes de logements, une croissance significative et la création d'emplois. M. Amani