L'Association générale des entrepreneurs algériens veut être associée aux décisions sur l'importation du ciment. Les membres de l'Association générale des entrepreneurs algériens se défendent d'être responsables de la flambée des prix du ciment sur le marché national. Mouloud Kheloufi, président de l'Agea, a réaffirmé hier, que «les entrepreneurs n'ont rien à voir dans cette histoire». Lors d'une conférence de presse organisée au siège de l'Agea, à Alger, M.Kheloufi a pointé du doigt les unités de production du ciment, tout en exhortant les pouvoirs publics à enquêter à l'intérieur de ces unités. «Les unités de production du ciment doivent faire l'objet d'enquêtes par les services concernés», a-t-il déclaré. En effet, le conférencier affirme que «ces cimenteries n'accordent jamais aux entrepreneurs la quantité demandée». selon lui, «c'est l'autre partie du ciment non délivrée à l'entrepreneur, qui est vendue sur le marché parallèle aux vrais spéculateurs». Par ailleurs, le président de l'Agea a suggéré que les entreprises du Btph soient associées à l'importation de ce produit, «une façon, selon lui, d'orienter le ciment directement à la consommation en évitant les spéculateurs». La conférence en question, intervient à quelques jours seulement de deux événements que l'Agea prépare. Il s'agit du Salon de l'entrepreneur, du 15 au 19 juin 2010, et des 2es assises du Btph (Bâtiment, travaux publics et hydrauliques), les 17 et 18 du même mois. Sur le sujet, M.Kheloufi dira que «ces assises seront, un espace de concertation, de dialogue et de propositions entre les acteurs du secteur du Btph», tout en espérant voir les cimenteries prendre part à cet événement. Ce sera, également une occasion pour débattre du nouveau Code des marchés publics, actuellement en phase d'élaboration au niveau du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme. Ce code permettra de généraliser sur tous les secteurs, une démarche de préférence nationale par rapport aux entreprises étrangères. Ainsi, le taux de préférence nationale sera porté à 20%, voire 25%, contre 15% actuellement. Le code permettra aussi de lancer des appels d'offres exclusivement nationaux dans le cas d'un marché, petit ou moyen. «La majorité des projets sont raflés par les entreprises étrangères», a déploré M.Kheloufi, sans pour autant exclure définitivement la main-d'oeuvre étrangère. «Nous aurons encore besoin de l'assistance des étrangers», a-t-il enchaîné. Dans un autre registre, le président de l'Agea a plaidé pour la création d'un organe indépendant de contrôle de la construction. Pourquoi? Le CTC (contrôle technique de la construction), relevant du ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme, a-t-il failli à sa mission? M.Kheloufi explique que «c'est pour équilibrer le contrôle technique, par l'étude et la comparaison de deux rapports d'expertise». Le conférencier est revenu sur le programme quinquennal 2010-2014. 33 milliards de dollars, tel est le montant consacré par le gouvernement, aux projets qui seront lancés dans ce secteur, notamment dans la construction de logements. Il a précisé que «l'Agea a estimée à 3 millions, le déficit en matière de logement». «Pour cela, on doit réaliser un minimum de 500.000 logements par an, d'ici 2014», a-t-il suggéré. Les assises du secteur du Btph, des 17 et 18 juin prochains à Oran, verront la participation de plus de 500 promoteurs et entrepreneurs immobiliers. L'événement sera aussi parrainé par quatre départements ministériels, à savoir le ministère de l'Habitat et de l'Urbanisme, le ministère des Ressources en eaux, le ministère de l'Industrie, de la PME/PMI et de la Promotion de l'investissement ainsi que le ministère des Travaux publics.