Le Fonds monétaire international a donné le ton. En cette période de crise, la priorité est au sauvetage des banques. Or, la mobilisation de sommes colossales pour l'assainissement des actifs toxiques des banques n'est pas du goût de tout le monde, et surtout pas des contribuables qui estiment ne devoir en aucun cas payer pour «les bêtises des autres». Certaines chancelleries évoquent ainsi la possibilité de nationaliser les banques qui ont fait faillite, à l'image de la France dont la ministre de l'Economie a estimé que “si des établissements financiers font faillite, alors il ne fait aucun doute que l'Etat doit intervenir” indiquant qu'il est tout à fait normal de nationaliser des établissements financiers qui ont fait faillite, même s'il n'est guère idéal que des banques soient gérées par des Etats. S'exprimant à l'Ecole de journalisme de l'université de Columbia, à New York, la ministre de l'Economie a également dit que les dirigeants de tous les pays étaient désormais résolus à ne pas laisser se reproduire une faillite de type Lehman, dont la chute, en septembre dernier, est largement tenue pour responsable d'une accélération de la crise financière qui a plongé le monde développé dans la récession. Les Américains, pour leur part, ne semblent pas se résoudre à permettre une intervention accrue de l'Etat dans la sphère économique et dès qu'on prononce le mot nationalisation, c'est la panique. C'est ainsi que la Bourse de New York, dont l'indice vedette est tombé au plus bas depuis plus de six ans, a sombré vendredi 20 février face à l'inconnue qui pèse sur le sort des grandes banques américaines. A tel point que la Maison Blanche a dû intervenir dans la journée pour tenter de calmer les craintes de nationalisation du système bancaire américain. “L'administration continue à croire fermement qu'un système bancaire privé correspond à la voie à suivre”, a déclaré, lors d'un point de presse, le porte-parole de la Maison Blanche Robert Gibbs, qui a néanmoins assuré que le secteur sera “suffisamment réglementé” par l'Etat. Ces propos, retransmis en direct à la télévision, ont permis d'estomper le repli des valeurs bancaires à la Bourse de New York. Les déclarations de la Maison Blanche ont permis, en fin de séance, une remontée spectaculaire des indices, mais la Bourse de New York a néanmoins fini en baisse : le Dow Jones a perdu 1,34 % et le Nasdaq 0,11 %. L'indice phare de Wall Street a même évolué temporairement au plus bas en séance depuis 1997.Ni la signature du plan de relance par le président Obama mardi, ni la présentation d'un plan de soutien aux propriétaires en difficulté mercredi ne sont parvenus à rassurer. Tous ces programmes ont été reçus “avec un grand scepticisme, les investisseurs craignant que ces programmes ne parviennent pas à restaurer la structure et la stabilité des banques mondiales”, souligne Frederic Dickson, responsable de la stratégie marché de D.A. Davidson. Un sentiment d'angoisse s'est ainsi propagé dans le marché, qui souhaite avant tout un programme efficace pour réparer le secteur financier. Synthèse Isma B