La modernisation du système bancaire national vient de franchir une nouvelle étape dans le sillage du processus de réforme engagé il y a quelques années. Ainsi, après avoir lancé de multiples opérations dans les volets relatifs à l'innovation technologique et celui de l'amélioration des services fournis, la modernisation en question vient de cibler les performances des ressources humaines. En effet, le délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (Abef), M. Abderrahmane Benkhalfa, vient d'annoncer l'instauration d'un nouveau système de rémunération pour les cadres et agents employés des banques. Ce nouveau système salarial, selon le représentant de l'Abef, «va être mis en place pour les banquiers avec l'introduction d'une partie variable dans la rémunération des professionnels du secteur». Ainsi, «outre la partie fixe comprenant le salaire de base et les primes conventionnelles, la rémunération du personnel bancaire, désormais, va comprendre également une partie variable appelée prime de performance rémunérant les compétences et les performances réalisées par l'agent ou le cadre bancaire, et ce quel que soit son niveau de responsabilité», a encore expliqué M. Benkhalfa. Expliquant le but recherché par l'introduction de cette nouvelle rémunération, le même responsable estime que «cette prime de performance sera plutôt un outil managérial qui priorisera la performance du banquier et n'est, donc, pas un instrument d'évolution du pouvoir d'achat». Toutefois, il est utile de préciser que cette nouvelle prime est loin d'être comparée aux commissions ou système de bonus accordés par les grandes banques opérant sur le marché international et qui ont été, d'ailleurs, à l'origine de l'aggravation de la crise financière qui secoue l'économie mondiale dans la conjoncture actuelle. «La prime de performance en question diffère du bonus appliqué sur le marché international dans la mesure où ce dernier a des caractéristiques plutôt subjectives puisqu'il est défini non seulement par la hiérarchie au sein d'une banque mais il est fixé selon des méthodes de calcul gardées secrètes entachant d'opacité ce système de rémunération». En revanche, le nouveau système de rémunération prôné par les banques algériennes est basé sur des «critères de calcul qui sont objectifs, visibles et laissant le moins de place à la subjectivité et à la complaisance». Une nouvelle prime, dans l'ensemble, qui vise comme finalité la motivation des ressources humaines des banques et la promotion des compétences pour un meilleur rendement de l'élément humain. Sans pour autant révéler les taux ou les niveaux de ces nouvelles primes, le représentant de l'Abef estime que «ce dispositif est l'une des étapes des réformes bancaires menées depuis une vingtaine d'années et intervient après avoir opéré des investissements technologiques qui font que désormais, il faut investir maintenant dans l'élément humain pour consolider les capacités d'intervention des banques», tout en expliquant que ce sera «un dispositif de motivation des compétences, d'ouverture aux initiatives et de partage des gains réalisés par la banque». Toutefois, il est utile de préciser que la prime de performance en question est loin d'être promue d'une façon fortuite ou hasardeuse mais, bien au contraire, elle sera basée sur des paramètres de calcul minutieusement étudiés à partir du moment où l'Abef vient de lancer un appel pour la présélection d'un bureau d'études afin de cerner les contours de «l'assistance technique nécessaire à la conception et la mise en place de cette rémunération variable au sein des banques et établissements financiers». M. Amani