Selon le dernier bilan de la Direction de la planification et de l'aménagement du territoire (DPAT), le taux de consommation des crédits de paiement alloués à la wilaya de Tizi Ouzou au titre de ses différents programmes d'investissements public en cours de réalisation, n'a atteint que 34,56 % à la clôture de l'exercice écoulé. Ces crédits de paiement d'un montant global de plus de 82 milliards de DA, ont enregistré un reliquat de dépenses se chiffrant à plus de 53 milliards de DA, relève la même situation présentée au début de cette semaine devant les travaux de la session de l'Assemblée populaire de wilaya (APW). Ce retard accusé dans la concrétisation des actions de développement programmées à l'indicatif de tous les secteurs s'explique, selon la même source, par le "concours" d'une multitude de contraintes inhérentes notamment "à la rareté du foncier public, aggravé par les lenteurs d'exécution du cadastre qui n'a concerné que 12 communes sur les 67, dont 21 démunies de toute assiette publique, à l'insuffisance de moyens d'étude et de réalisation, aux déficits financiers des communes et autres contraintes conjoncturelles", est-il souligné. Cet argumentaire de l'administration ne suffit pas, selon des élus qui l'ont qualifié de "galvaudé" pour justifier le grand écart existant entre les moyens financiers "considérables" mobilisés et les résultats obtenus sur le terrain. Des intervenants à cette session de l'APW considèrent que cette situation de manque à gagner dénote, selon eux, "des insuffisances de coordination et de suivi des projets attestant de l'absence d'une stratégie de développement assise sur une approche participative". Apportant des éclaircissements sur cette question, le wali, qui a fait siennes les préoccupations des élus, a indiqué que "le taux de consommation des crédits n'est qu'un indice parmi d'autres du retard enregistré, mais il faut avoir à l'esprit que l'acte du développement est un tout s'inscrivant dans une stratégie globale, requérant pour sa matérialisation la mobilisation de tous les moyens". Cet état de fait recommande à tous les intervenants dans les actions du développement de "changer de mentalité et des méthodes de travail, pour se situer au niveau du volume des investissements consentis par l'Etat", tout en admettant le caractère "fondé" de certaines contraintes évoquées par la direction de la planification et de l'aménagement du territoire, "mais il convient de les dépasser, en prévoyant les moyens de leur prise en charge", a souligné le chef de l'exécutif. A cet égard, le wali a plaidé en faveur d'une conjugaison des efforts pour la "création de conditions compétitives du développement, à même de susciter l'attraction d'entreprises de réalisation performantes". Prenant appui sur cette démarche, il a suggéré, à titre illustratif, d'œuvrer à la mise en place de conditions nécessaires à l'avènement d'un marché local de production de matériaux de construction, pour la "réalisation de projets inscrits dans les délais impartis, et à des coûts moins onéreux". Dans ce contexte, il a requis "l'implication de l'ensemble des élus dans la levée des oppositions rencontrées en matière de concrétisation de projets d'exploitation d'agrégats, ainsi que l'encouragement les actions de redynamisation des investissements dans la région, ou est prévue la réalisation d'une cimenterie", ainsi que la réalisation d'un zoning pour le regroupement d'une série de projets sur un même site, pour offrir des marchés attractifs. "En tout état de cause, il faut dépasser le constat en se projetant dans l'avenir pour relever le challenge qui nous attend", a-t-il conclu en rappelant les plus importantes actions du développement retenues au titre du quinquennal. Il s'agit notamment de la réalisation d'un programme de 38 000 logements, de 12 lycées et de 23 CEM, de 18 000 places pédagogiques et 20 000 lits pour l'université à Tamda, de la réhabilitation de 3 000 km de chemins vicinaux et du raccordement de plus de 600 000 habitants au réseau d'eau potable. Parmi ces objectifs, il est prévu d'atteindre à l'horizon 2010 un taux de 60 % de raccordement au réseau de distribution du gaz naturel, la réalisation d'un stade de 50 000 places, en plus d'autres projets programmés au profit de la ville de Tizi Ouzou pour en faire "une véritable capitale régionale". L'extension de la nouvelle ville sur 100 ha, la réalisation d'une salle de spectacle de 5 000 places, l'aménagements d'espaces récréatifs et de loisir, des opérations d'amélioration urbaine, la création d'une zone de services pour décongestionner la ville, qui sera dotée de nouvelles gares et d'une entreprise de transport urbain des voyageurs, figurent aussi parmi ces objectifs.