A partir d'aujourd'hui et jusqu'à demain, l'hôtel El Aurassi accueillera la troisième Conférence générale du Comité maghrébin de l'électricité (Comelec). Cette édition, organisée par Sonelgaz Spa, est placée sous le thème "le service public dans le cadre d'un marché libéralisé". Cette manifestation dont l'ouverture sera faite par M. Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, verra la participation de deux cent cinquante participants venus du Maghreb et des pays partenaires du Comelec. Le choix du thème de cette conférence est d'autant pertinent que les réformes institutionnelles, adoptées par le Maroc en 1994, la Tunisie en 1996 et l'Algérie en 2002, ont permis l'ouverture de ce marché. L'ouverture du secteur de l'électricité au privé est déjà une réalité dans le Maghreb. Le caractère stratégique de ce secteur implique, de ce fait, l'existence de mécanismes multilatéraux garantissant la sécurité d'approvisionnement, l'assurance de la continuité et la qualité du service public. Il convient de rappeler qu'une longue tradition d'interconnexions existe entre les compagnies d'électricité dans les pays de la région. Trois connexions sont établies entre le Maroc et l'Algérie, 5 entre l'Algérie et la Tunisie et 2 entre la Libye et la Tunisie. Par ailleurs, un réseau maghrébin d'électricité, reliant l'Egypte, la Libye, la Tunisie, l'Algérie et le Maroc (Etalem), d'une liaison de 500 kilovolts, sera opérationnel d'ici 2015. Cela revient à dire que l'infrastructure de l'électricité et du gaz en Afrique du Nord est déjà raisonnablement bien intégrée. La volonté de créer un marché maghrébin de l'électricité remonte à 1991. Le Comité maghrébin d'électricité (Comelec) a décidé, sous l'égide des ministères maghrébins chargés de l'Energie, de mener une étude visant à identifier les conditions d'instauration de ce marché. En comparaison des pays européens, la consommation d'électricité des trois pays du Maghreb (Tunisie, Algérie et Maroc) reste modeste. Elle représente 17% de la consommation totale de l'Italie et 25% de celle de l'Espagne. Malgré leur existence, les échanges d'électricité entre les pays du Maghreb sont en deçà des capacités effectives de la région. La concrétisation d'un marché maghrébin de l'électricité fiable et sûr, est un impératif afin de contribuer à la sécurité d'approvisionnement, d'assurer la liberté de circulation de l'électricité dans la région, d'améliorer la compétitivité des producteurs et de servir l'intérêt des consommateurs. Ce marché est d'autant plus important que Maghrébins et Européens comptent renforcer leur partenariat dans ce domaine pour la réalisation d'un marché euro-maghrébin de l'électricité. Cette coopération régionale en matière d'électricité s'inscrit dans le cadre du processus de Barcelone qui s'est fixé comme objectif d'instituer une zone de libre-échange de l'énergie autour du Bassin méditerranéen à l'horizon 2010. En décembre 2003, un protocole d'accord a été signé à Rome et vise à intégrer progressivement les marchés de l'électricité de l'Algérie, du Maroc et de la Tunisie dans celui de l'Union européenne. Au niveau des échanges euro-maghrébins en la matière, l'interconnexion se limite, pour le moment, à celle reliant l'Espagne au Maroc, d'une capacité de 700 mégawatts. Cependant, des interconnexions entre l'Algérie et l'Espagne, d'une part, et la Tunisie et l'Italie, d'autre part, sont en cours d'établissement.