Le thème choisi pour la toisième conférence génerale du comité maghrebin de l'électricité qui se tient depuis hier à l'hôtel El Aurassi, “le service public dans le cadre d'un marché libéralisé” est à plus d'un titre pertinent et extrêmement d'actualité tant la question se pose à l'échelle de toutes les régions du monde. Dans son allocution d'ouverture, le ministre de l'Energie et des Mines, M. Chakib Khelil, a précisé que c'est un thème central et capital, sur lequel " nous nous sommes longuement attardés lors de nos travaux dans le cadre de la loi sur l'électricité". Le ministre fera remarquer qu'il n'était pas surprenant qu'un tel sujet ait retenu autant l'attention dans la mesure où la réforme du secteur de l'électricité et de la distribution publique du gaz, avait pour objectif la suppression du monopole détenu jusque là par l'Etat et l'instauration de la concurrence au niveau de la production et de la distribution. M. Khelil s'est dit persuadé que la vision et l'expérience algériennes dans ce domaine, où s'affrontent deux principes antinomiques en apparence, le service public et le marché libéralisé, "intéressera nos hôtes étrangers et nous resterons attentifs à vos idées et expériences". D'autre part, le ministre a souligné que cette conférence constitue un événement majeur dans la mesure où le secteur de l'énergie, à l'échelle nationale, régionale et internationale subit de profondes mutations et quelquefois, fait l'objet d'interrogations. Elle intervient à un moment où l'Algérie, le Maroc et la Tunisie, viennent de s'engager dans un vaste projet régional de coopération dans le domaine de l'électricité, avec la participation et l'assistance de la Commission européenne, dans le cadre du protocole de coopération signé en décembre 2003, à Rome, lors de la Conférence euro-méditérranéenne des ministres de l'Energie. Elle intervient également à un moment où la communauté internationale s'interroge sur l'énergie d'une manière générale, la sécurité d'approvisionnement et les différentes sources d'énergie. Concernant le Comelec que M. Khelil qualifie d'organisation performante, il a été un élément moteur dans la solidarité entre les sociétés des pays membres, dans les activités de transport, avec comme acquis, le renforcement des interconnexions dans une perspective d'ouverture, la concurrence du marché de l'électricité à l'échelle maghrébine, dans une première étape, et de son intégration progressive dans un vaste marché euro-maghrébin dans une deuxième étape. Dans ce contexte de changements profonds, l'enjeu pour les compagnies d'électricité est capital et stratégique. C'est ainsi que tous les pays du Maghreb sont face à des programmes d'investissement importants en prévision de l'émergence de ce marché pour lequel les projets d'interconnexion des réseaux électriques sont en partie en cours de réalisation. Pour ce qui est des travaux qui se poursuivent aujourd'hui et dont une partie est consacrée au bilan des travaux d'experts et des différents comités, ils vont permettre aux participants de partager les principales conclusions des travaux déjà réalisés mais aussi, échanger sur les scénarios retenus par les points de vue chaque pays et convenir des opportunités de les mettre en synergie et de les soumettre pour approbation aux organes sociaux du Comelec.