Deux événements auront retenu l'attention du public nigérien présent au Centre culturel Oumarou-Ganda à l'occasion de la semaine culturelle algérienne qui se déroule depuis le 24 février et jusqu'au 02 mars à Niamey, la capitale du Niger. Il s'agit du sulfureux "Indigènes " de Rachid Bouchareb, un film qui a raflé plusieurs distinctions à l'étranger dont le Prix d'interprétation masculine à Cannes pour les cinq comédiens et le Prix du Meilleur scénario au César 2007, ainsi que le spectacle du groupe " Sakia " dirigé par le chanteur et compositeur Abdou Chouiba, connu sous le nom d'artiste de Joe Batoury. Film historique par excellence, " Indigènes " est une réflexion sur une page sombre de notre histoire révolutionnaire et surtout l'enrôlement des Algériens dans les troupes françaises durant la Seconde Guerre mondiale. Le film a d'ailleurs touché les plus hautes sphères françaises sur le sort des 130 000 Africains qui se sont battus pour la nation française et qui n'ont pas été reconnus, ainsi que la Grande-Bretagne qui était interpellée au sujet des pensions versées aux Gurkhas de l'armée britannique. En 2007, le réalisateur franco-algérien Rachid Bouchareb recevait le César du meilleur scénario original pour son film "Indigènes". Deux ans plus tard, il revient avec un nouveau film franco-britannique " London River ", qui a été présenté à la 59e édition de la Berlinale et qui vient de recevoir un prix d'interprétation pour le comédien Sotigui Kouyaté. "Outside The Law ", un autre chantier sur lequel travaille le cinéaste algéro-français est la suite logique d' " Indigènes ". Ce film s'intéressera lui aux guerres d'indépendance en Algérie. Le tournage du film devrait débuter en février 2009. " Sakia " est un groupe Gnaoui, tout ce qui peut attirer les nigériens, puisque ce genre musical ancestral est largement inspiré des anciens chants d'esclaves africains.Devant un public très nombreux, Joe Batoury, accompagné à la guitare électrique par Yannis, au violon par Hakim, à la batterie par Hassen, à la basse par Rachid et à la percussion par Adlane, a animé un concert comprenant ses propres compositions ainsi que certaines chansons du patrimoine auxquelles il a donné son cachet personnel.Jouant du " guembri ", son instrument fétiche, Joe Batoury a interprété, sous les ovations des spectateurs, sa chanson phare " Dounia ", dans laquelle il met en exergue les valeurs spirituelles et humaines, suivie de " Leila ", en référence, a-t-il précisé "à une princesse africaine".Au répertoire de ce groupe, qui s'est déjà produit de nombreuses fois en Algérie et à l'étranger, et dont le prochain album portant le titre " Dounia ", sortira prochainement, figuraient les chansons à succès " Baba Mimoun ", " Aicha ", " Hamouda " ainsi que " Salem Alikoum ", " un hymne à la paix, au bonheur et à la fraternité ", a-t-il dit. "J'essaie de mélanger d'une façon harmonieuse le style afro-gnawi et le jazz ", a expliqué le musicien et interprète qui se consacre depuis de longues années à la recherche sur les rythmes africains. " Le concert a été très apprécié par le public, particulièrement les jeunes, c'était formidable et le chanteur avait une réelle présence sur scène ", a indiqué Anass, un jeune nigérien qui s'est dit " très impressionné par la qualité de la musique ". " Il y a de nombreuses similitudes entre nos deux cultures et nos deux musiques ", a de son côté affirmé un autre citoyen nigérien qui a assisté depuis le début aux activités organisées dans le cadre de cette semaine culturelle. Bien sûr que parmi les menus présentés lors de ce rendez vous, les responsables du ministère de la Culture qui ont vu dans le succès de " Mascarades", " une renaissance du cinéma algérien", ont emporté dans leurs bagages ce film de Lyes Salem. La journée du vendredi a été consacrée au folklore avec l'éternel Ballet national, mais aussi une représentation théâtrale de la pièce " Arrêt fixe " de M'hamed Benguettaf, directeur du Théâtre national algérien. Rachida Couri