«Il faut mettre à niveau notre système d'information et de formation et injecter plus d'argent dans le management des entreprises». C'est du moins ce qu'a déclaré Abdelhak Lamiri, expert en économie et président du groupe Insim, lors du forum « Echaâb ». L'Algérie est loin des pays voisins le Maroc et la Tunisie, en capacité de création d'entreprises. Pour Lamiri, l'Algérie a créé 440 000 entreprises, un chiffre qui est loin des attentes assignées, alors que le Maroc a créé plus d'un million d'entreprises. En outre, l'Algérie reste toujours tributaire des hydrocarbures. Pour notre interlocuteur, l'Etat a injecté beaucoup d'argent dans les infrastructures de base, mais il est temps de donner plus d'argent pour la formation. S'agissant d'une question liée au taux de mortalité des PME en Algérie, l'expert international a commenté cette situation par l'absence de la culture d'entreprise chez les Algériens. En effet, la complexité des systèmes économiques exige de nouvelles compétences de la part des gouvernants et de nouvelles approches des problèmes. Le management des politiques constituerait une de ces nouvelles approches. Des conditions objectives sont nécessaires pour leur succès. Ces conditions relèvent de la capacité managériale de l'Etat à définir et à conduire des politiques publiques. Car gouverner, c'est diriger à la façon dont on dirige une embarcation à l'aide d'un gouvernail. Pour gouverner, il faut aussi disposer d'un savoir relatif à la carte de l'océan et au fonctionnement du bateau, ajoute Lamiri. Il faut également disposer d`une autorité reconnue. Un système administratif dépend donc de la question du savoir et de la façon dont est réalisée l`articulation entre savoir et autorité au sein de ce système. Pour Olivier Dorres, spécialiste dans la gestion des PME et partisan de l'économie chambérienne qui se base sur la création d'entreprises, le Keynésianisme est mort. En effet, Dorres a expliqué l'expérience européenne qui consiste à donner plus d'importance aux territoires, aux régions, aux institutions à travers la décentralisation. En outre, l'intervenant a fait une proposition qui consiste à faire un classement des entreprises en Algérie qui ont suivi la mise à niveau. Pour lui, ce classement va créer la concurrence entre les régions, il permet aussi de collecter des informations fiables de la réalité du marché local. A cet effet, l'implication des collectivités locales dans la création et le développement de l'entreprise est incontestable. Il est à dire aussi que sur le papier, le programme de mise à niveau des PME élaboré par le ministère des PME/PMI est adéquat mais son application n'aboutit pas toujours sur les résultats attendus ; une chose qui est due à l'environnement des PME qui n'est pas favorable à leur épanouissement. Hamid Si Salem