La décision de la Cour pénale internationale de lancer un mandat d'arrêt contre le président de la République du Soudan, M. Omar Hassan El-Bachir, a été accueillie avec "un profond regret" par l'Algérie ainsi que par de nombreux pays de l'Union africaine, de la Ligue des Etats arabes et par la communié international , apprend-on jeudi. Selon ces derniers "cette décision constitue un grave précédent porteur de menaces réelles pour la paix, la sécurité et la stabilité au Soudan et dans la région". Une suspension immédiate serait envisageable par la Cour pénale internationale afin de permettre la poursuite des efforts en cours visant à un règlement rapide et durable de la crise au Darfour. Pour sa part, l'Algérie déplore qu'une telle décision soit la cause de graves menaces, qui pèseront sur la poursuite des efforts de paix et de la réconciliation visant au règlement politique de la crise au Darfour ainsi que sur la stabilité et la sécurité de l'ensemble de la région. Aussi, l'Algérie exprime sa "vive inquiétude" de voir ainsi compromettre l'ensemble des efforts déployés jusqu'ici par la communauté internationale, en particulier l'Union africaine, la Ligue des Etats arabes, l'Organisation de la conférence islamique et le Mouvement des pays non-alignés, pour circonscrire et régler cette crise. En conséquence, l'Algérie appelle au devoir et à la responsabilité des membres du Conseil de sécurité dans le maintien de la paix et de la sécurité internationale et les exhorte à appuyer l'équité partout dans le monde en donnant suite à la demande arabe et africaine de suspendre la procédure de la Cour pénale internationale.Tout en renouvelant sa solidarité et son soutien actifs au Soudan, l'Algérie ne ménagera aucun effort pour accompagner la démarche collective de l'Union africaine et de la Ligue des Etats arabes pour le règlement de la crise au Darfour et la préservation de la souveraineté, de l'unité et de l'intégrité territoriale de ce pays frère. Certes, le conflit qui oppose depuis février 2003 au Darfour l'armée soudanaise à des groupes rebelles aurait fait quelque 9 000 tués, selon les chiffres du gouvernement soudanais, l'ONU parle pour sa part de 200 000 morts. De son côté, la CPI avait, en mai 2007, émis des mandats d'arrêt pour "crimes de guerre et contre l'humanité" contre le ministre soudanais des Affaires humanitaires Ahmed Haroun et le chef de milice pro-gouvernementale janjawid Ali Kosheib, mais Omar al-Bachir avait refusé de les extrader. Le procureur Moreno-Ocampo avait demandé en juillet aux juges de la CPI un mandat d'arrêt contre le président soudanais pour "génocide, crimes contre l'humanité et crimes de guerre" au Darfour, mais l'instance judiciaire n'a pas retenu le chef d'accusation de génocide. Selon la porte-parole de la CPI, Laurence Blairon, les éléments présentés par l'accusation "ne fournissaient pas de motifs raisonnables" de croire que le gouvernement soudanais a commis un génocide. Afin de suspendre la décision de la CPI, le secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, a souligné, mercredi, la possibilité d'appliquer l'article 16 des statuts de Rome. Le Conseil de sécurité est habilité à suspendre la décision de la CPI contre le président soudanais pendant une année afin de pouvoir réexaminer la question, a indiqué M. Moussa dans une conférence de presse, à l'issue de la réunion extraordinaire des ministres arabes des Affaires étrangères. Nassim I