Le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, a affirmé, hier, que le mandat d'arrêt lancé par la Cour pénale internationale (CPI) à l'encontre du président soudanais, M. Omar El Béchir «est une atteinte à la souveraineté du Soudan» et «en totale contradiction avec les chartes et traités internationaux». Dans une allocution lue en son nom par le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, qui conduit la délégation algérienne, le chef de l'Etat a ainsi réitéré la position de rejet par l'Algérie de la décision de CPI. «Cette décision sélective qui vise un chef d'Etat en exercice de ses prérogatives constitutionnelles utilise la politique de deux poids, deux mesures», a ajouté le Président Bouteflika avant de s'interroger sur «l'inertie de cette cour lors des destructions et massacres commis par Israël au Liban et à Ghaza». Le président de la République a mis en garde contre les conséquences graves de cette décision, non seulement sur la sécurité et la stabilité du Soudan mais sur tous les pays de la région. «Elle mine, a poursuivi le président Bouteflika, tous les efforts sincères déployés aux plans arabe, africain et islamique en vue de l'établissement de la paix et de la stabilité au Darfour et affaiblit la souveraineté, la sécurité et l'unité du Soudan. Je pense que nous devons activer les efforts et agir dans le sens de l'envoi d'une délégation de la Ligue arabe, de l'Union africaine (UA) et de l'Organisation de la conférence islamique (OCI) au Conseil de sécurité pour le convaincre de la nécessité d'ouvrir le champ aux démarches en cours et aux efforts arabes, africains et islamiques pour trouver les compromis requis à l'établissement de la paix au Darfour». Le chef de l'Etat a, d'autre part, affirmé que ce sommet se tient au moment où les dangers et les défis auxquels fait face la nation arabe «s'intensifient, ce qui nous interpelle à la nécessité d'unifier nos rangs autour de visions et d'objectifs qui nous réunissent». La séance d'ouverture qui a duré près de cinq heures a été marquée par l'intervention de plusieurs dirigeants arabes et de responsables d'organisations mondiales et régionales. A noter, enfin, que le sommet de Doha devrait être sanctionné par un communiqué soulignant le renforcement de la réconciliation et la solidarité arabes et un autre rejetant la décision de la CPI contre le président soudanais Omar El Béchir. Prennent part à ce sommet 16 dirigeants arabes dont le président soudanais, qui fait l'objet d'un mandat d'arrêt lancé contre sa personne par la Cour pénale internationale. M. C.