Deux mois après son incarcération, les autorités soudanaise ont libéré l'opposant islamiste Hassan Tourabi. Celui-ci avait été arrêté il y a deux mois pour avoir appelé le président Omar Al-Bachir à se livrer à la Cour pénale internationale (CPI). Transféré aux premières heures à son domicile de Khartoum sans explications, Tourabi a souligné qu'il n'avait pas changé d'avis quant au fait que Al-Bachir devrait se livrer à la CPI, qui a lancé un mandat d'arrêt contre lui la semaine dernière. Selon ses premières déclarations Tourabi a réaffirmé sa position par rapport au mandat d'arrêt international lancé contre le président Omar Al-Bachir. «Bien sûr, aucun doute sur ce point». Qui est derrière Hassan Al Tourabi. En effet, la décision de la Cour pénale internationale (CPI) de lancer un mandat d'arrêt contre le président soudanais Omar Al-Bachir est une décision purement politique, appelant au retrait définitif de l'affaire plutôt qu'à l'application de l'article 16 du statut de Rome pour le report de l'exécution de la décision. De plus, le Soudan n'est pas membre de la CPI, il ne peut donc reconnaître sa décision. En outre, la CPI s'est engagée dans un processus politique, encouragée par des parties étrangères ayant des intérêts dans la région (France, USA, et Israël). De l'autre côté se placent l'Algérie, l'Union africaine, la Ligue arabe, la Chine et la Russie qui ont tous dénoncé la démarche interventionniste de la cour de la Haye et déploré le mépris affiché par la juridiction envers la souveraineté, la stabilité, la sécurité et l'intégrité territoriale des Etats. Les craintes sont, en effet, grandes de voir la CPI tourner le dos à sa mission pour n'être qu'un instrument destiné à service des puissants, un instrument destiné à bousculer davantage le destin des peuples. Le Soudan avec tous les atouts géopolitiques qu'il possède, ne peut demeurer en dehors des comptes des stratégies qui se dessinent pour partager le monde. C'est un pays disposant du plus vaste territoire d'Afrique et du monde arabe avec d'inépuisables ressources hydraulique et un sous-sol aussi riche en pétrole et métaux précieux, soit autant de qualités qui, en ces temps de crise de l'énergie et des matières premières, ne laissent pas indifférent. Et Omar Al-Bachir, tout comme ces centaines de milliers de Soudanais qui ont défilé mercredi et jeudi dans les rues de Khartoum en signe de soutien à leur président, le savent mieux que quiconque. Le président Al-Bachir a accusé ces pays de s'intéresser au Soudan et particulièrement à la région du Darfour, la plus grande wilaya du Soudan, une région riche en ressources naturelles et minières. Ces ressources sont l'objet de grandes convoitises. Il a rappelé aussi la position stratégique de son pays qui explique l'intérêt qui lui est porté et les tentatives de déstabilisation dont il est l'objet depuis de nombreuses années, alors que son pays souhaite une solution politique au problème du Darfour, comme suggéré d'ailleurs par la conférence qui s'est tenue à Doha. Lors d'un rassemblement organisé dimanche au Darfour, Omar Al-Bachir a menacé d'expulser des diplomates et d'autres organisations humanitaires. «Nous expulserons tous ceux qui agissent contre la législation soudanaise, qu'il s'agisse d'organisations bénévoles, de missions diplomatiques ou de forces de sécurité». Mohamed Amine