La réunion de l'Organisation des pays producteurs de pétrole à Vienne le 15 mars se soldera-t-elle par une nouvelle baisse de la production ?L'hypothèse semble se préciser. Hier le président de l'OPEP, José Maria Botelho de Vasconcelos a indiqué que l'OPEP pourrait décider d'une nouvelle baisse de sa production lors de sa réunion de Vienne. "Si cela devait être nécessaire, nous déciderons encore une fois, lors de notre réunion mi-mars, d'une baisse de production", a-t-il déclaré à l'édition en ligne du magazine allemand Der Spiegel. Rappelons dans ce contexte que le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil avait indiqué en janvier à Alger, que "s'il y a une tendance de baisse au moment de notre réunion du 15 mars, je suis sûr que tous le monde serait d'accord pour effectuer une nouvelle baisse de la production du pétrole pour stabiliser les prix et de les faire remonter plus tard".pour sa part, le secrétaire général de l'Opep a indiqué que toutes les options seront sur la table lors de la prochaine réunion. Celui-ci a affirmé que l'organisation allait réduire d'un million de barils par jour sa prévision de la demande pétrolière mondiale en 2009. M. Abdullah Al Badri a affirmé en marge d'une conférence sur le gaz naturel au Qatar que la demande en pétrole produit par les membres de l'Opep a baissé de 1,9 million de barils par jour par rapport à ses niveaux de l'an dernier. Et d'ajouter que la contraction de la demande du fait de la crise économique mondiale va continuer à peser sur les cours. M. Al Badri a également affirmé que le niveau actuel des cours n'est "pas vraiment acceptable" pour l'Opep mais n'est pas si négatif étant donné l'état de l'activité économique dans le monde. Il a également mis en avant le fait que les baisses de production mises en place depuis septembre ont permis de stabiliser les cours. En tout état de cause les marchés pétroliers se sont légèrement ressaisis dans le sillage de l'annonce d'une nouvelle baisse de la production. Les prix du brut grimpaient hier dans les échanges électroniques en Asie. Dans les échanges matinaux, le baril de "light sweet crude" pour livraison en avril prenait 1,04 dollar à 46,56 USD. Le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril gagnait 83 cents à 45,68 USD. Le marché semble marquer son indépendance face à l'influence du marché boursier, pourtant considéré comme un bon indicateur de la demande future de matières premières, car étant celui qui anticipe le plus sur les tendances économiques. Le contrat pour livraison en avril est ainsi monté de plus de 4% au moment où les indices phares de la Bourse de New York perdaient plus de 1%. "Il y a beaucoup de crédit accordé aux baisses de production de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole et au faible taux d'utilisation des raffineries aux Etats-Unis", a rapporté John Kilduff, de MF Global. Aussi, un rapport du cabinet britannique "Oil Movement" a ainsi confirmé que le cartel continuait à réduire sa production pour appliquer ses nouveaux quotas. Les cours bénéficient par ailleurs des déclarations de plusieurs dirigeants chinois alimentant les espoirs d'une reprise économique rapide dans le pays, deuxième consommateur mondial de pétrole. La baisse du dollar, pénalisé par une hausse du taux de chômage aux Etats-Unis à 8,1%, a profité au baril de brut, rendant les prix plus intéressants. Les prix des produits pétroliers ont aussi été soutenus par la hausse des prix du fioul de chauffage, qui avaient touché la veille un plus bas depuis quatre ans face au cours du brut, a souligné John Kilduff. Le marché commence également à se dire que les nombreuses mesures de relance devraient avoir un impact à terme, et d'abord sur les matières premières, a ajouté l'analyste. Dalila T.