Une cérémonie de signature d'un accord entre les mouvements rivaux Fatah et Hamas sur un gouvernement palestinien d'union nationale et sur son programme politique a commencé jeudi à 19h00 GMT à La Mecque (20H00 en France), en Arabie saoudite. L'accord a été baptisé "Déclaration de La Mecque", du nom du premier lieu saint de l'islam, où des délégations du Fatah et du Hamas se sont réunies pendant deux jours. Etaient présents notamment le président palestinien Mahmoud Abbas et le chef en exil du mouvement islamiste Hamas, Khaled Mechaal, ainsi que le roi Abdallah d'Arabie saoudite, initiateur de cette nouvelle séance de discussions interpalestiniennes, ainsi que plusieurs responsables saoudiens. "Le Fatah et le Hamas sont parvenus à un accord sur la répartition des portefeuilles ministériels et sur le programme politique d'un gouvernement d'union nationale", avait déclaré un peu plus tôt un haut responsable du Fatah, le parti du président Mahmoud Abbas, qui a requis l'anonymat. L'objectif des discussions est de mettre un terme aux combats opposant les partisans du Fatah à ceux du Hamas, qui ont fait au moins 67 morts depuis le 25 janvier. Les discussions entre les deux parties avaient jusqu'à présent achoppé sur l'attribution des principaux portefeuilles au sein d'un cabinet d'union, notamment celui de l'Intérieur, et surtout sur sa plate-forme politique. Le Hamas refusait en effet de renoncer à la violence et de reconnaître le droit d'Israël à l'existence, ainsi que les accords passés entre l'OLP et l'Etat hébreu, comme l'exige le Quartette pour le Proche-Orient (Etats-Unis, ONU, Russie et UE). Réunis à La Mecque depuis mercredi, les deux délégations avaient mis en place la nuit dernière trois groupes de travail chargés de trouver des solutions aux problèmes à résoudre pour parvenir à un accord. Le premier groupe de travail, chargé de la composition du gouvernement d'union nationale a été le premier à faire état d'un accord. Les deux parties sont convenus de confier la direction du futur gouvernement à Ismaïl Haniyeh, l'actuel Premier ministre issu du mouvement islamiste. Il sera secondé par un vice-Premier ministre choisi au sein du Fatah et nommé par Mahmoud Abbas, a expliqué Azzam Al-Ahmad, chef du groupe parlementaire du Fatah au Conseil législatif palestinien (CLP, Parlement). L'accord attribue neuf ministères au Hamas, six au Fatah, quatre à des représentants des quatre autres blocs parlementaires du CLP et trois à des indépendants. Le ministère des Affaires étrangères reviendrait ainsi à Ziad Abou Amr, un indépendant, proche à la fois de M. Abbas et du Hamas, et le ministère des Finances à Salam Fayadh, qui n'appartient à aucun des deux mouvements. Le ministre de l'Intérieur, également un indépendant, sera nommé par le Hamas à condition qu'il ait l'aval de Mahmoud Abbas. Les deux autres groupes de travail portaient sur le programme politique du gouvernement et sur l'OLP (Organisation de Libération de la Palestine). Pour sa part, le gouvernement israélien a prévenu jeudi soir que le nouveau gouvernement palestinien devra accepter trois conditions à savoir la reconnaissance d'Israël, l'approbation de tous les précédents accords de paix et la renonciation à toute forme de terreur et de violence, alors que lui-même opère des fouilles à Jérusalem-Est, en contrebas de l'Esplanade des mosquées, troisième lieu saint de l'islam, ce qui a été considéré comme une provocation. Dans ce contexte le groupe des pays arabes aux Nations unies a appelé le Conseil de sécurité à faire cesser ces fouilles. Lors d'une réunion, les pays arabes ont convenu de l'envoi d'une lettre au Conseil de sécurité et au secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon pour demander la tenue de discussions, qui pourraient avoir lieu dès mardi à l'occasion de la réunion mensuelle du Conseil de sécurité sur le Proche-Orient.