Le gouvernement a décidé d'abandonner l'idée d'organiser une conférence nationale sur les PME. En revanche, un débat est engagé au sein de l'appareil gouvernemental. Il concerne un plan d'action portant des mesures en faveur des petites et moyennes entreprises. Ce plan devra impliquer différentes institutions, notamment dans les domaines de la fiscalité et des financements ainsi que l'industrie pour ce qui est du foncier. C'est ce qu'a révélé, jeudi, sur les ondes de Chaîne III de la Radio nationale, le ministre des PME et de l'Artisanat, M. Mustapha Benbada. Rappelons que le président de la République a déjà annoncé que le plan d'action en question sera finalisé avant la fin du 1er semestre de l'année 2009. Le ministre a indiqué que dans le cadre de l'appui à la PME, une démarche sélective sera initiée. Cela veut dire, selon lui, définir les secteurs, notamment productifs et créateurs de richesse, permettant de réduire la facture de l'importation alimentaire, d'exporter et de créer de l'emploi. A ce propos, il a indiqué qu'un travail se fait actuellement au niveau de 4 départements ministériels. Invité de l'émission "Evénement à la Une" de la Radio nationale, M. Benbada a révélé également qu'il faut adopter un code d'investissement spécifique pour ces activités, puisque l'actuel code est généraliste malgré les améliorations introduites. Le ministre a également évoqué le financement des PME par le biais du Fonds national d'investissement créé récemment, doté d'un capital de 150 milliards de dinars. Aussi, les banques seront appelées à financer l'économie productive, notamment les PME et l'investissement. Selon le ministre, la part de financement des PME est très faible dans le financement de l'économie nationale. Dans ce cadre, le département de Benbada a proposé d'élever le seuil de garantie des crédits à la PME par le FGAR qui couvre actuellement 50 millions de dinars. C'est le même montant couvert par la caisse de garantie. A ce sujet, il a indiqué que le montant proposé par son département dans le cadre du groupe de travail mis en place au niveau du ministère des Finances est d'élever ce seuil à 150 et 250 millions de dinars. A noter que le groupe de travail portant définition des secteurs productifs a été créé dans le cadre du fonds d'investissement. Pour le ministre de la PME et de l'Artisanat, avec la mise en place de nouvelles dispositions, notamment la mise à niveau des entreprises , la formation des ressources humaines, le financement et le fait d'apporter des réponses à la problématique du foncier, on pourra créer plus de 150.000 PME . A noter que la moyenne de la mortalité des PME est de 10 à 13 %. Interrogé sur les champions industriels, il a souligné que ce ne sera pas forcément de grandes entreprises mais ils peuvent être des PME. S'agissant de la définition des prérogatives de son département et celles du ministère de l'Industrie pour ce qui est de la question de la mise à niveau, il dira que le ministère de l'Industrie n'a encore rien lancé. Il a initié une réflexion mais il faut qu'"on valide cette démarche au niveau du gouvernement pour que ce soit une démarche gouvernementale" a-t-il dit. Selon lui, il faut adopter une démarche dynamique qui prendra en charge certains dysfonctionnements réels sur le terrain et fera disparaître ces problèmes de prérogatives. Avant d'ajouter qu'au sein des entreprises industrielles, les 2/3 activent dans les services qui ont besoin de mise à niveau. A ce propos, il a ajouté qu'il faut une institution ou une entité gouvernementale de coordination de mise à niveau. S'agissant de la sous-traitance, il a indiqué qu'il faut aller vers un centre national, dans lequel sera injecté de l'argent public pour constituer un fichier national de la sous-traitance. Il a également préconisé la création d'une institution qui aura pour mission la promotion de la coopération entre les grandes entreprises et les PME sous forme d'un partenariat, ce qui veut dire une charte de partenariat entre ces entreprises. Cette institution aura également à faire le diagnostic des marchés de sous-traitance nationale à travers des études appropriées dans certains secteurs stratégiques, dont l'énergie, le BTPH, la pharmacie et l'hydraulique "qui profitent aux entreprises étrangères". A noter que le nombre des PME créées jusqu'à la fin de 2008 est de 321.000 PME et 70.000 activités libérales. Nacera C.