Le financement des PME/PMI reste toujours au centre des débats en Algérie. En effet, la quasi-totalité des chefs d'entreprise sollicitent plus d'engagement des banques de la place à accompagner les porteurs de projets. Il est à noter, aussi que les banques, qu'elles soient publiques ou privées, se contentent de financer les ménages et les projets étatiques. A ce propos, dans un entretien, accordé au site électronique "éconostrum.info" Abderahmane Benkhalfa, délégué général de l'Abef (Association professionnelle des banques et des établissements financiers), est revenu sur la relation banque-entreprise en Algérie. Pour notre banquier, les PME occupent presque le quart des portefeuilles des banques en matière de crédits. Le financement des PME en Algérie, selon Benkhalfa, tourne autour de 550 à 600 Mds de dinars algériens qui sont dans les portefeuilles des banques et qui sont à destination des PME. S'agissant des segments visés, plus de la moitié sont de l'investissement, de l'équipement, de l'extension ou de la rénovation. "Nous avons maintenant une implication très forte des banques de la place dans le financement des activités des PME et PMI, et notamment des activités génératrices de plus-value future", a-t-il affirmé. Dans ce sillage, il y a de l'investissement matériel et de l'investissement immatériel. La PME est un segment stratégique pour les grandes banques. S'agissant d'une question sur la création de filiales spécialisées en capital investissement et en leasing par les grandes banques publiques de la place, le président de l'Abef a estimé que le crédit bancaire était le principal mode de financement des entreprises, certaines entreprises ont atteint leur cote maximale en matière d'endettement bancaire. A ce propos les fonds propres par le biais du capital investissement, du leasing et du crédit bancaire qui est le financement roi vont ensemble permettre à des entreprises d'avoir aussi une base de capitaux propre. Les futures filiales de leasing et de capital-risque viennent conforter un endettement bancaire qui était très fort et qu'il faut demain diversifier dans l'intérêt des PME et des banques, souligne-t-il encore. Plus il y a de crédits, plus il y a de dialogues durs. Par ailleurs, Abderahmane Benkhalfa a souligné à l'instar des partenaires maghrébins et européens, que le dialogue est partout difficile, surtout maintenant. Pour lui, il y a un dialogue de croissance parce qu'il y a quelques années les crédits augmentaient de 7 à 8% alors qu'ils ont progressé de plus de 15% en 2008. " Plus il y a de crédits, plus il y a de dialogues durs " qui continuent à être difficiles parce que les banques veulent éviter des crédits qui ne sont pas suffisamment maturées alors que les entreprises veulent s'étendre encore plus. Avant d'ajouter que l'Algérie est sur une piste de développement et, à l'évidence, les uns et les autres ne peuvent pas dialoguer sans accrocs, mais des accrocs salutaires pour les uns et les autres. Synthèse Yazid Idir