Les banques publiques, qui ont réalisé un gros effort de modernisation ces dernières années, sont appelées à davantage soutenir le développement des entreprises. Le dossier du foncier industriel a été examiné dernièrement, lors d'un conseil interministériel, afin de sortir avec une nouvelle approche qui permettra de remédier aux lacunes actuelles. C'est ce qu'a déclaré M. Mustapha Benbada, ministre de la PME-PMI, hier, au forum d'El Moudjahid. Le ministre a indiqué qu'“on aura des propositions concrètes sur le foncier industriel à la fin du premier trimestre 2006 pour régler ce problème épineux”. Il a reconnu, par ailleurs, que les banques algériennes ne sont pas bien outillées pour accompagner les PME dans leur développement. Pour M. Benbada, “les responsables des banques publiques deviennent de plus en plus prudents et refusent même de prendre des risques pour financer les projets d'investissements présentés par les opérateurs économiques”. Il a relevé que “le retard pris dans la modernisation du système bancaire et financier a facilité l'éclatement des derniers scandales enregistrés au niveau de certaines banques publiques”. Le ministre a souligné que “le fonds de garantie des crédits aux PME (FGAR) a signé une convention avec 7 banques algériennes portant sur la formation de leurs personnels au dispositif de garantie des crédits”. Cette formation sera financée, selon M. Benbada, par le programme MEDA et se déroulera durant l'année 2006. Il a prévu également la création de centres de facilitation pour accompagner les porteurs de projets dans le secteur de la PME-PMI. Un nouveau programme national de mise à niveau des PME-PMI sera lancé en 2006. Il sera géré par l'agence nationale de développement de la PME. Ce programme sera doté d'une enveloppe de 1 milliard de DA par an. Il est destiné essentiellement, selon M. Benbada, aux PME ayant moins de 20 salariés. En évoquant la situation des PME-PMI, il a affirmé que “les entreprises algériennes ont une insuffisante maîtrise des méthodes modernes de management, une faible connaissance des marchés et n'utilisent pas beaucoup le conseil et l'expertise”. Et d'ajouter : “la quasi-totalité des PME de moins de 20 salariés, soit 97%, ne sont pas concernées par les programmes actuels de mise à niveau.” Le ministère compte lancer, selon le ministre, plusieurs actions durant l'année en cours, dont une étude de positionnement stratégique des branches à fort potentiel, des études générales du secteur de la PME par wilaya et la création d'un service spécialisé au niveau des banques pour l'accompagnement des PME. Il est prévu, aussi, la réalisation de 10 études de branches en deux ans et la création d'un consortium des PME exportatrices. Les PME bénéficieront d'une enveloppe de 1,2 million de DA pour la certification ISO 9001/2000 à partir de 2006, dira-t-il. Le Fonds de garantie des crédits aux PME a accordé 83 garanties jusqu'au 15 janvier 2006 pour un montant global de 1,5 milliard de DA, précisera-t-il. Le coût des projets garantis s'élève, selon lui, à 5,6 milliards de DA. Le nombre de PME est estimé à 329 338 entreprises dont 236 720 privées, 778 publiques et 91 833 artisans. Le secteur de la PME a enregistré une croissance de 8% en 2005, soit une hausse de 17 500 PME par rapport à l'année 2004. Le nombre de salariés est fixé à 865 923, dont 609 886 déclarés par les entreprises privées et 71 826 chez les entreprises publiques à fin 2005. Le secteur de la PME contribue, selon M. Benbada, avec 1 884 milliards de DA dans le PIB hors hydrocarbures, soit 77%. Actuellement, il y a seulement 500 PME exportatrices en Algérie. Faïçal Medjahed