L'absence de la culture d'entreprise et d'entrepreneuriat en Algérie est un constat partagé par la majorité des opérateurs économiques, et même par les pouvoirs publics. A ce propos, et dans l'objectif de vulgariser le concept, une journée d'étude a été organisée, hier, par l'Ecole supérieure algérienne des Affaires, sur le thème «dynamiser l'émergence entrepreneuriale en Algérie». En effet, entreprendre n'est plus un acte solitaire. L'émergence de l'entrepreneuriat nécessite un environnement propice où divers acteurs s'impliquent dans le processus permettant de transformer une opportunité en entreprise. Les interactions entre l'entrepreneur et leur environnement amènent les chercheurs et les praticiens à s'interroger sur les problématiques suivantes : les politiques publiques d'accompagnement à la création et la reprise d'entreprise ; le financement de la création et de la reprise d'entreprise ; les effets de territoires dans la création et la reprise d'entreprise ; le fonctionnement en réseau et le rôle du capital social ; les pôles de compétitivité et la création d'entreprise ; la performance des structures d'appui et de soutien à la création et la reprise d'entreprise ; l'accompagnement dans le démarrage de la nouvelle entreprise. A ce propos, et selon Réda Hamiani, président du Forum des chefs d'entreprise, ce qui empêche l'émergence d'une culture d'entreprise en Algérie c'est le système centralisé lequel inhibe la capacité de prise de risque. Sur ce point, et aux yeux de beaucoup de patrons de PME, les mesures prises jusqu'ici par les pouvoirs publics au profit des entreprises n'ont pas visiblement donné de résultats. Selon Hamiani, les politiques n'ont pas pris en considération le processus global de l'entrepreneuriat et pour une meilleure efficacité, il faut privilégier une approche de partenariat et de concertation. Le président du FCE constate que de nombreuses entraves caractérisent l'environnement dans lequel évoluent les entreprises. Malgré cela, Réda Hamiani reste optimiste et espère que l'Algérie parviendra à réaliser des progrès sociaux grâce à la réduction du chômage et de la pauvreté. Le patronat a toujours demandé un assouplissement des conditions d'octroi des crédits par les banques et une facilitation de l'accès au foncier ainsi que d'autres mécanismes encourageant l'investissement. Dans ce sillage, le nombre d'entreprises créées reste insignifiant par rapport aux efforts déployés par l'Etat. S'agissant de l'objectif tracé qui consiste à créer 1 million d'entreprises, Hamiani estime que cela «dépend des politiques qui seront mises en place». Outre cela et dans le même sillage, il estimera que les conditions actuelles ne sont pas favorables pour multiplier la création d'entreprise. «L'administration est trop lourde, les procédures sont nombreuses, on ne prête pas assez aux jeunes, à tout cela s'ajoute une spéculation immobilière qui rend également l'accès aux locaux et aux terrains très difficile» souligne M. Hamiani. Pour remédier a cette situation, il est nécessaire de multiplier la création de fonds d'investissement et d'organismes de soutien, comme les incubateurs. A ce propos, la décision du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, lors de son discours à Oran, de créer des structures au niveau de chaque wilaya pour assister et encourager les porteurs de projet a été très bien accueillie. Hamid Si Salem