Tous les ingrédients sont désormais réunis pour permettre à l'Opep de maîtriser à nouveau les fluctuations sur le marché international du brut. LORS de la réunion des pays membres de l'Opep qui s'est tenue hier à Vienne, la Russie a donné son avis favorable pour avoir un représentant permanent au sein du Cartel. C'est ce qu'a affirmé le Premier ministre russe, Igor Setchine, dans la capitale autrichienne. «Nous avons discuté du fait d'avoir un représentant permanent à l'Opep», a-t-il déclaré dans un discours tenu à l'ouverture d'une réunion ministérielle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep). Pressé de répondre à la question d'une éventuelle adhésion au cartel, Igor Setchine a répondu : «Quand l'Opep respectera tous ses engagements, nous y penserons». «Coordonnant ses efforts avec l'Opep, la Russie a joué un rôle actif dans la réduction de l'offre de pétrole. En 2008, nous avons réduit nos exportations pétrolières de 15 millions de tonnes ou 300.000 barils par jour (5,2%) comparé à 2007, essentiellement en augmentant l'outil de raffinage national», a -t-il rappelé dans son allocution. «En janvier/février de cette année, la production de pétrole a diminué de 1,9% (1,5 million de tonnes) comparé à la même période en 2008 et elle s'est établie à 78,5 millions de tonnes», a-t-il ajouté. Partenaire de choix de l'Opep et elle-même dépendante de ses revenus pétroliers, la Russie, deuxième producteur mondial derrière l'Arabie saoudite, pourrait donc être amenée à jouer un rôle plus important dans la direction de l'équilibre du marché et ce dans un futur proche. «Nous suggérons de tenir une conférence internationale à Moscou, fin 2009, avec la participation des pays de l'Opep, de pays producteurs indépendants, des entreprises importantes du secteur, des investisseurs et des experts», a conclu Igor Setchine, lors de son intervention à Vienne. Le rapprochement entre la Russie et les pays membres de l'Opep a été à l'ordre du jour lors de la réunion qui s'est tenue il y a quelques mois à Oran, en Algérie. Ceci, en tout cas, jouerait remarquablement en faveur du redressement des cours du brut sur le marché international qui connaît des fluctuations cruciales depuis le début de la crise financière qui asphyxie l'économie mondiale depuis plusieurs mois déjà. L'autre décision capitale, qui était attendue hier lors de la réunion du Cartel, c'est la réduction du volume de production des pays membres. Finalement, le ministre irakien du Pétrole, Hussein Al- Chahristani, a annoncé que l'Opep a décidé de maintenir son niveau de production de brut jusqu'en mai. Il faut dire que plusieurs participants à la réunion de Vienne s'étaient montrés favorables à toute décision de réduction des quotas, estimant que cette réduction, en tout cas, est incontournable pour endiguer un autre effondrement des prix en perspective de l'approche de la saison estivale. Sur ce point, faut-il rappeler, le ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, a fait savoir que la demande mondiale subira, dans les semaines à venir, une baisse saisonnière qui oscille entre un million et 1,5 million de barils/jour. Finalement, le cartel a opté pour le report d'une telle décision pour le mois de mai prochain. Les ministres ont ainsi décidé de se retrouver à nouveau le 28 mai à Vienne pour refaire le point sur la situation sur le marché, notamment après la réunion des pays du G20 le 2 avril à Londres. “Je pense que c'est une décision responsable, laquelle permet aussi de donner au G20 la chance de faire son travail le 2 avril”, a souligné le ministre algérien de l'Energie Chakib Khelil. Depuis septembre, l'Opep a décidé de retirer du marché un total de 4,2 millions de barils par jour (mbj) pour enrayer l'effondrement des cours du brut. Et le plafond actuel, pour 11 des 12 pays membres (l'Irak n'est pas soumise à des quotas), est ainsi fixé à 24,84 mbj. Dans ce sens, les membres de l'Opep ont pris l'engagement de mieux respecter ces plafonds. Selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE), l'Opep aurait appliqué jusqu'à présent à 80 % son engagement de réduction mais dépasserait encore d'environ 900 000 barils/jour, l'objectif qu'elle s'est assignée. M. Amani