A l'approche de la réunion de l'Opep, les prix du pétrole frôlent la barre des 50 dollars. A la veille de la réunion des pays exportateurs de pétrole, les pronostics vont bon train concernant le volume de réduction de l'or noir. Toutefois, tous les membres de l'organisation internationale du pétrole s'accordent sur deux points, le premier est lié au fait que toutes les options restent ouvertes concernant le niveau de production, et le second relatif aux décisions qui seront prises lors de la réunion, qui tiendront compte d'un large consensus au sein de l'Opep. Dans ce contexte, le ministre koweïtien du Pétrole, cheikh Ahmed Abdallah al-Sabah, avait déclaré, peu avant son départ pour Vienne, que «les décisions de l'Opep seront prises collectivement, pas individuellement», afin de pouvoir endiguer la fluctuation des prix. Il y a lieu de souligner dans ce cadre que, le rebondissement des cours des prix du pétrole en ce mois de mars, est dû en grande partie à la réduction du quota de production depuis le mois de septembre, de l'ordre de 4,2 millions baril/jour, d'une part. D'autre part, les mécanismes d'application de la décision ont été respectés par la majorité, soit 80% des membres. Ainsi, selon le rapport mensuel de l'Agence internationale de l'énergie (AIE), l'Opep est parvenue à stabiliser les cours pétroliers et à faire remonter les prix depuis le mois de janvier grâce à ses décisions. David Fyfe, analyste en chef de l'AIE, avait déclaré vendredi que «le cartel a réussi à stabiliser les cours pétroliers autour de 40 à 45 dollars par baril depuis janvier». Et d'ajouter: «Si l'Opep met totalement en oeuvre les baisses déjà annoncées, cela va commencer à tendre l'approvisionnement du marché à partir du second trimestre, et donc à apporter un soutien supplémentaire aux prix, que l'Opep souhaite voir remonter vers 75 dollars le baril.» Une baisse continue risque, toutefois, d'entraîner une envolée des prix du brut à la fin de l'année. D'ailleurs, à l'approche de la réunion de l'Opep, ce week-end à Vienne, les cours se rapprochaient un peu de la barre des 50 dollars, soutenus par les spéculations sur une baisse supplémentaire de l'offre. Effectivement, le Brent de la mer du Nord, pour livraison en avril, prenait 29 cents sur l'Inter Continental Exchange de Londres, vendredi, par rapport à la clôture de la veille, à 45,38 dollars le baril. En outre, la grande ligne de discussion entre les pays de l'Opep aurait pour objectif de ramener les prix à un niveau qui permettrait la stabilité de leur économie, avec l'engagements des pays membres à respecter les décisions à 100%. Le ministre vénézuélien du Pétrole, Rafael Ramirez, indique à ce propos: «Nous allons oeuvrer pour respecter à 100% les baisses de production auxquelles nous nous engagerons.» Un avis partagé par le ministre algérien de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil, qui avait déclaré, lors d'une conférence-débat, sur la situation du marché pétrolier et gazier: «Le cartel ferait en sorte de respecter à 90% les décisions prises durant ce mois de mars.» En somme, réduire la production et notamment les stocks mondiaux, est la priorité de l'Opep, ce qui aura pour effet direct la hausse des cours des prix du pétrole. Par ailleurs, l'AIE a revu à nouveau à la baisse sa prévision de demande mondiale de pétrole à 84,4 mbj, vendredi, contre 84,7 mbj à cause de la crise financière qui persiste aux Etats-Unis, en Asie, en Europe et en Russie. M.Fyfe a souligné dans ce contexte: «La diminution de la demande représente une baisse de 1,5% sur un an de la demande. Au total, la baisse de la consommation attendue en 2009 est la plus importante sur un an depuis les années 70.» Dans une conjoncture mondiale peu favorable, les prix de l'or noir seront exposés à une fluctuation persistante.