Après quatre expériences électorales dans le cadre du multipartisme, la participation des Algériens aux élections est de moins en moins marquée dans les grandes villes. Selon les dires du sociologue Nacer Djabi, les élections mobilisent les habitants des régions rurales et ceux qui ont un niveau d'instruction faible. L'académicien a souligné qu'il n' y a pas d'études sur l'expérience politique en Algérie après quatre expériences électorales dans le cadre du multipartisme et ce, en raison de l'absence des statistiques et des documents relatifs à l'action électorale. Se faisant plus précis, le professeur Djabi a indiqué qu'il ne s'agit pas, quand on évoque les statistiques, d'avancer les chiffres à propos du nombre d'électeurs ou bien le taux de participation ou d'abstention, mais il est plutôt question des caractéristiques des électeurs, des candidats et des partis politiques. Le tout dans l'objectif de savoir qui s'intéresse vraiment aux élections en Algérie et avoir les caractéristiques de ces personnes, notamment en ce qui concerne l'âge, le niveau d'instruction et le niveau de vie. Invité du centre des études stratégiques du journal Ech-Chaab à Alger dans le cadre d'une conférence académique sous le thème «L'expérience électorale en Algérie », M.Djabi a affirmé qu'on ne peut pas parler d'élection sans mettre le parti politique dans son contexte relatif notamment à sa place dans le système politique, son rôle dans la société et sa composante. Pour le professeur, l'élection présidentielle en Algérie se mobilise autour d'une personne, son programme et pas celui de partis politiques. Dans ce cadre, il a évoqué l'impact de l'aspect de régionalisme dans le vote, car, selon lui, cela joue un grand rôle en donnant l'exemple de l'ex-président de la République, M. Liamine Zeroual, qui a eu plus de voix dans la région de l'Est, et le cas également du président du RCD, Saïd Saïdi qui a eu plus de voix en Kabylie. Ce qui amène à dire, a-t-il ajouté, que la vie politique en Algérie reste dominée par l'aspect de l'appartenance et le régionalisme. A ce propos, il a souligné que la liste des candidats validée par le Conseil constitutionnel pour le scrutin du 9 avril représente toutes les parties de l'Algérie. S'agissant de la participation des Algériens à l'élection, il a révélé que d'après certaines études et remarques sur le terrain, les habitants des grandes villes votent de moins en moins et s'orientent vers l'opposition, tandis que ceux des régions rurales et des petites villes votent de plus en plus et prennent position au côté du pouvoir. Selon M.Djabi , ce constat s'est bien illustré au cours des élections législatives de 2007 . Toutefois, il expliquera qu'avec le changement démographique, notamment avec la stabilisation d'un grand nombre d'Algériens dans les grandes villes, laisse dire que le taux d'abstention reste élevé malgré la participation massive des petites villes. Evoquant la question qui s'intéresse à la politique en Algérie, il dira que la politique est de plus en plus monopolisée par les fonctionnaires de l'Etat. Tandis que les hommes d'affaires et ceux des activités libres sont loin de la politique. Il faut dire que pour ce qui est du scrutin du 9 avril, dont la campagne électorale débutera officiellement jeudi prochain, l'administration et les candidats en lice pour cette présidentielle ont tenu une pré campagne de sensibilisation sur l'importance de ce rendez-vous électoral. N.C