Ali Fawzi Rebaïne, président du parti "AHD 54", candidat à l'élection présidentielle du 9 avril prochain, a appelé jeudi à partir de Tlemcen, à opérer un changement au sommet de l'Etat " pour donner l'occasion aux cadres montants d'exercer leurs droits à la contribution à l'édification et à la gestion ". Rebaïne a mis à profit l'occasion de la célébration de la fête de la Victoire, coïncidant avec le 19 mars, pour féliciter l'assistance et le peuple algérien, avant de souligner que cet anniversaire symbolisant la victoire "n'a pas l'air de l'être", expliquant que ceux qui prétendent être les artisans de la victoire du pays avaient prôné, en 1962, le socialisme qui a engendré la politique de "Souk El fellah" et les multiples crises. "Nous sommes redevables à un million et demi de chouhada qui ont sacrifié leur vie pour l'Algérie", a-t-il déclaré, avant de critiquer vivement les moudjahidine qui avaient porté, au lendemain de l'Indépendance, la lourde tâche de gestion, "sans apporter du nouveau, mais bien au contraire ils ont créé deux classes différentes : celle des pauvres et celle des riches". Par ailleurs, Le candidat d'AHD 54 a évoqué les multiples fléaux qui rongent la société algérienne comme la corruption, le favoritisme et le chômage, qui touche la frange juvénile. Qualifiant, par ailleurs, la justice de "pilier de la société", Rebaïne a souligné que celle-ci commence par l'édification d'un Etat de droit et la séparation entre l'administration et la loi. Il a évoqué également les difficultés (pressions) rencontrées par le magistrat dans l'exercice de ses fonctions. Dans ce sens, le candidat d'AHD 54 a cité des exemples dans des affaires traitées par la justice, à l'instar de l'affaire Khalifa et la faillite des banques, avant de proposer des solutions qu'il compte mettre en exécution, au cas où il obtiendrait la confiance du peuple. Ces solutions concernent, notamment, un pluralisme syndical dans le corps des magistrats et le renforcement du mouvement de la société civile dont les ligues de défense des droits de l'homme et du consommateur. S'agissant du problème de l'habitat, Rebaïne a indiqué que la crise du logement "s'installe toujours" à cause de "la mauvaise gestion et du favoritisme dans la distribution", en soulignant qu'"il est étonnant que cette crise ne trouve d'issues que lors des campagnes électorales où se multiplient les cérémonies de distribution de logements, sachant que certaines habitations ont été distribuées plusieurs fois devant les médias". Pour solutionner cette crise, le même intervenant a présenté une série de propositions allant dans le sens de donner la responsabilité de la gestion du secteur aux spécialistes nationaux au lieu d'avoir recours à des entreprises étrangères. M. Rebaïne a dénoncé, devant ses sympathisants et les militants de son parti, l'"embargo médiatique" qui lui a été imposé depuis 5 ans, soit après la dernière présidentielle, en déclarant : "J'ai souffert de l'isolement depuis 5 ans, car je suis un opposant qui appelle au changement et que le maintien au pouvoir des mêmes gouvernants engendre les mêmes problèmes auxquels est confronté le pays". Nassim I.