Par le passé, la wilaya de Tlemcen exportait vers l'Allemagne, 400 000 m2/an de tapis. Aujourd'hui, elle n'atteint même pas les 1 000 m2/an. La mise en place d'un système d'évaluation de la conformité et de la qualité des produits artisanaux nationaux “constitue l'une des principales préoccupations énoncées par le plan de développement durable de l'artisanat pour l'horizon 2010”, a indiqué le directeur du développement de l'artisanat au ministère de la Petite et Moyenne Industrie et de l'Artisanat. Cette démarche “a une portée stratégique” visant, entre autres, “la réduction du degré de vulnérabilité et de dépendance de notre outil de production par la maîtrise de nouveaux process de fabrication, de techniques et de technologies de production”, a précisé M. Abdelkader Benbouali, en marge de la cérémonie de sortie de la première promotion d'estampilleurs de tapis. Outre “l'élévation de la capacité d'intervention des opérateurs économiques sur les marchés par la restauration d'une concurrence loyale”, cette action, a souligné ce responsable, “stimulera une recherche permanente permettant une meilleure compétitivité et, par conséquent, l'émergence du professionnalisme”. Ces opérations, a signalé M. Benbouali, seront couronnées par “la mise en œuvre d'actions d'envergure pour la transmission du savoir-faire” dans les métiers, dans la mesure où “l'artisanat traditionnel souffre de l'insuffisance d'une relève qualifiée”. Dans le souci de concrétiser ces opérations, le ministère envisage de se doter d'un dispositif performant en matière de qualité, en vue de “maîtriser les coûts de production, de réhabiliter, sauvegarder et pérenniser le patrimoine artisanal”, et de “valoriser nos produits artisanaux du fait d'une assurance qualité, garantie par l'Etat”. Ces standards de qualité, a ajouté le directeur du développement de l'artisanat, seront renforcés par “la sensibilisation des opérateurs économiques autour de l'utilisation de cet étalonnage concurrentiel, sans pour autant omettre la prise en charge de la protection du consommateur et de l'environnement”. Parmi les effets escomptés derrière une bonne mise en œuvre de ce dispositif, le ministère de la PME et de l'Artisanat vise “la démultiplication des initiatives en tant que démarche volontaire”, “la mise à jour continue dans la pratique et l'utilisation des nouvelles techniques”, “la pénétration du marché mondial” et, enfin, “la valorisation du travail manuel et la création d'emplois directs et indirects”. Dans ce même ordre d'idées, M. Benbouali a rappelé, que jusqu'aux débuts des années 1980, la wilaya de Tlemcen exportait, vers l'Allemagne, 400 000 m2/an de tapis. “Aujourd'hui, elle n'atteint même pas les 1 000 m2/an. C'est dire les efforts à déployer pour une redynamisation de ce secteur porteur”, a-t-il souligné. La session de formation organisée à Tlemcen, ville à la tradition séculaire en la matière, s'inscrit, selon lui, dans “le prolongement d'actions déjà entreprises par le secteur, portant particulièrement sur le volet qualité des produits artisanaux, aussi bien pour les ouvrages, que des services et prestations fournis par l'activité artisanale en général”. L'ouverture de quatre centres d'estampillage, dont celui fonctionnel de Tlemcen, permet ainsi aux opérateurs économiques de disposer “d'espaces d'évaluation de la qualité du produit artisanal, outre la prise en charge de l'aspect formation”, a-t-on relevé. “La remise de diplômes aux "estampilleurs" de tapis dote le secteur d'argument marketing pour une meilleure exploitation des opportunités de placement des produits sur le marché”, a précisé le même responsable, avant de souligner que “l'Etat garantit cette action qui devra être appuyée par une transmission du savoir-faire”. Pour atteindre cet objectif, signale le même directeur, “le ministère a programmé d'autres sessions de formation afin d'élever le niveau et des inspecteurs et des producteurs artisanaux”. RR/APS