L'Algérie n'étant pas à l'abri de la rareté croissante de l'eau dans le monde. Le président Bouteflika a affirmé, dans un message à l'occasion de la journée mondiale de l'eau, célébré sous le thème " comment faire face à la pénurie " que les efforts consentis dans le domaine de l'eau devront obligatoirement avoir pour corollaire, une gouvernance éclairée, juste et efficace. Il a souligné que préserver la ressource et en rationaliser l'usage seront à l'avenir les maîtres mots de la politique nationale de l'eau. Le chef de l'Etat a estimé, que le bouleversement climatique global et la baisse continue de la pluviométrie depuis plusieurs décennies font vivre, en Algérie, une réelle situation de stress hydrique et la situent dans la catégorie des pays pauvres en ressources en eau. Pour faire face à la rareté de l'eau, l'Etat s'est engagé dans un programme, portant, l'augmentation et la diversification des capacités de mobilisation d'eau, réduire les déficits en alimentation en eau potable des populations, généraliser l'épuration des eaux usées, d'étendre les superficies irriguées et enfin améliorer les indicateurs de gestion. Il a qualifié que le schéma directeur national de l'eau, a été doté en février dernier, d'un outil de planification aux horizons 2040, efficace, qui dresse un bilan exhaustif des potentialités hydriques nationales et définit les investissements et les options de gestion à mettre en oeuvre. Il a ajouté que l'objectif de cette projection planificatrice est d'assurer ,un équilibre durable entre besoins-ressources dans le domaine de l'eau et de donner, une visibilité qui puisse servir de base aux différents programmes de développements sectoriels. Par ailleurs, il a indiqué qu'en 2009, le nombre des grandes infrastructures de mobilisation atteindra 69 barrages et 26 grands transferts pour une capacité totale de 7,2 milliards de m3. Il a annoncé que cette capacité devra passer, pour l'ensemble des eaux conventionnelles (eaux souterraines comprises), à 11 milliards de m3 en 2025 et 12 milliards en 2040. Dans ce cadre, il a affirmé que le recours aux eaux non conventionnelles constitue également un choix stratégique de l'Algérie, aussi bien pour le dessalement de l'eau de mer que pour l'épuration des eaux usées. D'ailleurs, un programme est conduit , pour la réalisation de 16 usines de dessalement produisant à terme 1 milliard de m3/an et de 60 nouvelles stations d'épuration qui permettront de réutiliser 900 millions de m3/an pour l'agriculture. Il a ajouté encore qu'avec une dotation quotidienne moyenne par habitant de 150 litres et des taux de raccordement de 90% pour l'eau potable et de 85% pour l'assainissement, l'Algérie, consolidera ses acquis à partir de 2009 en assurant un rééquilibrage entre les régions et les usages. Il a appelé les citoyens , à intégrer le fait que la rareté de l'eau est une donnée constante des prochaines années, que le cycle de l'eau est onéreux, que les pratiques de gaspillage et de pollution sont à bannir au profit d'une démarche de l'économie solidaire. Il a déploré que les populations, qui n'ont pas accès à l'eau potable et ne bénéficient pas d'un système d'assainissement et qui souffrent des maladies dues à l'eau impropre, représentent des chiffres alarmants. Il a conclu qu'a l'aube du XXIe siècle, plus d'un milliard d'êtres humains qui continuent à ne pas avoir accès à l'eau potable "est une véritable atteinte aux droits de l'homme" ajoutant que l'eau est devenue une problématique prioritaire du développement durable . Il est à noter les besoins mondiaux en matière d'alimentation devraient augmenter d'ici 2030 de 55% par rapport à l'année 1998, car la population mondiale devrait atteindre 8,1 milliards d'habitants. La pénurie touche environ 700 millions de personnes dans 43 pays, et ce chiffre pourrait dépasser 3 milliards d'ici à 2025, selon l'ONU.