La seconde édition du Forum algérien de la finance islamique sera organisée les 9 et 10 novembre prochain à Alger. Celui-ci se penchera bien entendu sur l'essor du marché de la finance islamique en Algérie. les organisateurs du forum considèrent dans ce sens que les banques privées ne jouent pas encore un rôle moteur dans le financement des entreprises privées algériennes qui ont du mal à trouver leur élan dans un marché encore dominé par les banques publiques. Ainsi, le secteur privé Algérien peine à se développer alors que l'Algérie est riche d'une manne pétrolière et gazière que beaucoup estiment à plusieurs centaines de milliards de dollars. Aussi, les promoteurs du forum s'interrogent sur la contribution de la finance islamique dans le développement du secteur bancaire privé algérien. L'Algérie est devenue aujourd'hui une terre de prédilection au Maghreb pour les banques islamiques. La présence d'Al baraka Banque, d'Al Salam Bank et les nombreuses demandes d'agréments sont là pour l'attester. Par ailleurs, certaines banques conventionnelles sont sur le point de franchir le pas avec la mise en place d'Islamic Windows. Afin de mieux appréhender ce nouveau marché et d'en déceler les nombreuses opportunités, Isla Invest ainsi que ses partenaires, suggèrent d'y réfléchir durant cette seconde édition du Forum algérien de la finance islamique qui se tiendra à Alger les 09 et 10 novembre 2009. Notons que la finance islamique prend de plus en plus d'essor. Selon The Asian Banker, les actifs des 100 plus grandes banques islamiques mondiales ont augmenté de 66% en 2008, lesquels détenaient 405 milliards d'euros d'actifs fin 2008. Au total, le secteur pèserait quelque 500 milliards d'euros. Les 100 premières banques islamiques détenaient fin 2008 des actifs de 580 milliards de dollars (405 milliards d'euros), contre 350 milliards de dollars (244,5 milliards d'euros) un an plus tôt. Durant la même période, les actifs des 300 premières banques d'Asie n'ont progressé que de 13,4%. Le potentiel du marché bancaire islamique est estimé à 4 200 milliards de dollars par le cabinet d'expertise Standard & Poor's et les fonds islamiques pèsent, à ce jour, 500 milliards de dollars, bénéficiant d'une croissance annuelle moyenne de 15%.Selon une autre estimation, les flux financiers hallal atteignent actuellement 840 milliards de dollars. Il existe aujourd'hui environ 345 institutions de finance islamique répertoriées dans quelque 70 pays. Comment expliquer un tel essor. Selon le quotidien français Le Monde, " l'exigence de transparence des transactions, de symétrie de l'information entre les parties, de solidarité et de justice sociale que l'on retrouve dans les grands principes de la finance islamique font écho aux débats actuels sur l'absence de moralité du capitalisme ", et d'ajouter que les fonds islamiques ont prouvé leur résistance en traversant tête haute la tempête subie par la mondialisation financière. Ainsi, le rapport Jouini-Pastré de 2009 estime que " dans des pays comme le Royaume-Uni, les actifs islamiques ont continué de croître malgré la sévérité de la crise des subprimes et malgré le credit crunch qui s'en est suivi ". Cela n'a pas échappé aux ténors de la finance occidentale HSBC, le Crédit Suisse, ABN-AMRO et Deutsche, Bank qui ont créé dès les années 90 des branches dites de " finance islamique ", visant à récupérer dans leurs filets des expatriés pieux et fortunés de Londres, Paris, Amsterdam ou Madrid, ainsi que la haute bourgeoisie des Emirats et du Maghreb. Isma B.