La semaine sur les marchés aura été marquée par une baisse généralisée des prix des matières premières. Seules exceptions, le cuivre et le Zinc. Le cuivre a joué sa partition d'une voix forte cette semaine, montant jusqu'à 4135 dollars, un niveau où il n'avait pas été depuis quatre mois, mais, à l'exception du zinc, les autres métaux du London Metal Exchange (LME) n'ont pas réussi à l'accompagner. Le CUIVRE, considéré comme le chef de file des métaux industriels a grimpé jusqu'à 4135 dollars cette semaine, un plus haut depuis le 10 novembre. En mars, le métal a ainsi repris près de 20% de sa valeur. "Phénomène notable ces dernières semaines", la hausse des prix "a été fortement influencée par une décrue graduelle des stocks de métal entreposés au LME", a estimé Michael Widmer, analyste de la banque BNP Paribas. Les stocks du LME ont perdu quelque 50.000 tonnes par rapport à leur niveau de fin février. Selon lui, le métal rouge a quitté les entrepôts du LME pour aller en Chine, où le Bureau des réserves stratégiques a constitué des réserves, profitant de prix plus avantageux au LME que sur le marché intérieur chinois. La baisse des stocks a éveillé l'intérêt des fonds spéculatifs, qui ont renforcé leurs achats. Ils y ont également été incités par un affaiblissement du dollar, devise dans laquelle s'échange le cuivre, et par une embellie sur les marchés actions. "Etant donné la détérioration permanente de l'environnement économique, la résistance du cuivre est assez surprenante", a souligné toutefois Robin Bhar, analyste chez Calyon. "La Chine est venue au secours du marché du cuivre en achetant du métal" mais son soutien ne devrait pas durer, a-t-il estimé. Jugeant que "le restockage de métal par la Chine masque une faible croissance de la consommation mondiale et un marché de plus en plus excédentaire", il s'attendait à une phase de prix à nouveau très bas dans les prochains mois. "Le secteur (du cuivre) a à craindre une autre rechute des marchés mondiaux d'actions", renchérit Michael Widmer. Star déchue, le cuivre avait atteint un record historique à 8940 dollars en juillet dernier, avant de s'effondrer jusqu'à 2817 dollars fin décembre. Seul le ZINC a accompagné le métal rouge dans son envolée. Son cours est monté jusqu'à 1350 dollars la tonne, son niveau le plus haut depuis début janvier. Les autres métaux n'ont pas réussi à profiter de l'envolée du cuivre et ont fini la semaine stable ou en baisse. Le prix de l'ALUMINIUM a légèrement baissé, affecté par le déclin persistant de la consommation. "Après une période durant laquelle les baisses de production avaient cessé, celles-ci ont repris", rapportaient toutefois les analystes de Barclays, citant des annonces en ce sens par les groupes miniers Rusal et Norsk Hydro. "Ces baisses sont encourageantes (...) mais elles pourraient pousser d'autres fonderies à recommencer à produire", ont-ils craint. Le NICKEL a fini stable. Son prix devrait se situer aux alentours de 10'450 dollars cette année et les prix ont peu de chances de se redresser de façon significative d'ici 2012, a anticipé jeudi le cabinet spécialisé GFMS. Bien que GFMS anticipe un fort rebond de la demande fin 2009, l'abondance des capacités de production et l'ampleur des stocks disponibles devraient, selon lui, empêcher les prix de remonter. Les prix du PLOMB et de l'ETAIN ont un peu fléchi, de respectivement 3% et 1%. Sur le LME, une tonne d'aluminium pour livraison dans trois mois valait 1415 dollars la tonne vendredi à 15H00 GMT (16H00 HEC) contre 1469 dollars la tonne une semaine plus tôt à 13H30 GMT. Côté céréales, les prix du maïs, du soja et du blé ont reculé la semaine dernière sur le marché à terme de Chicago, pénalisés par les aléas de la météo, les prises de bénéfice et de position avant le rapport annuel du département à l'Agriculture (USDA) sur la répartition des surfaces cultivées. Le début de la semaine a été difficile, les prises de bénéfice après deux semaines de hausse faisant pression sur les prix. La remontée du dollar a également pénalisé les échanges en renchérissant les prix. La semaine a été marquée par les évolutions des prévisions météorologiques. Les craintes d'un temps trop sec dans les plaines céréalières du sud des Etats-Unis, qui avaient fait grimper les prix du blé, ont été balayées mercredi par l'apparition d'un temps plus humide. En fin de semaine toutefois, les prévisions ont pris un tournant plus néfaste pour les cultures: le Kansas, premier Etat producteur de blé, était menacé de fortes chutes de neige jusqu'à mercredi, a indiqué Joe Victor, d'Allendale. Quant aux plaines agricoles du nord, dans le Minnesota, le Dakota du Nord et du Sud, ils étaient sous le coup d'inondations. Surtout, les investisseurs se positionnaient avant "le rapport considéré comme le plus important de l'année", a souligné Joe Victor. Mardi, le département à l'Agriculture doit publier son rapport sur les intentions des agriculteurs américains quant à la répartition des surfaces cultivées. Les analystes tablaient sur une surface plus importante consacrée au soja, au détriment du maïs. Une certaine prudence régnait. R.T.M.