Les prix du coton ont baissé cette semaine sur le marché new-yorkais, avec un recul particulièrement marqué jeudi, le marché pâtissant du retrait des investisseurs des marchés de matières premières, dans un contexte de turbulences boursières. "Les prix sont tombés (jeudi) en même temps que les autres matières premières, en raison de cette tendance à la vente largement répandue, à cause de la volatilité des marchés boursiers", a indiqué Dan Vaught, analyste d'A.G. Edwards. Le contrat de coton a atteint jeudi sa limite quotidienne à la baisse, qui est de 3 cents. "C'est la sixième fois depuis 1995 que les cours du coton chutent de leur limite quotidienne", a indiqué M. Vaught. Les marchés des matières premières font actuellement l'objet de nombreuses prises de bénéfices, sur fond de tourmente sur les marchés financiers mondiaux et de craintes concernant l'impact de la crise du secteur des prêts hypothécaires à risque américains ("subprimes") sur l'économie. Même son de cloche su côté des métaux de base. La crise qui a secoué les marchés financiers a continué de faire des dégâts cette semaine sur les prix des métaux de base cotés sur le London Metal Exchange (LME). Les métaux, comme les autres actifs financiers, ont fait les frais de l'aversion au risque alors que se diffusaient les craintes d'une aggravation de la crise du crédit, qui prend sa source dans les déboires du "subprime", le marché des prêts hypothécaires à risque américain. Les investisseurs ont liquidé leurs positions et pris leurs bénéfices pour couvrir les pertes auxquelles ils font face sur d'autres marchés, comme par exemple les Bourses. Sur la seule journée de jeudi, qui a vu les Bourses dégringoler, le cuivre a par exemple perdu 8%. "Les prix des métaux de base devraient continuer de suivre à la trace la tendance des marchés financiers, ce qui pourrait vouloir dire encore plus de pertes à court terme", estime Gayle Berry. Outre la logique financière, les métaux ont été sous pression en raison des craintes de voir la crise se diffuser à l'économie réelle. Concrètement, un ralentissement économique généralisé pourrait être synonyme d'une nette baisse de la demande, et donc des prix. Pour l'heure, il n'existe pas de preuves tangibles d'un tel ralentissement, et la plupart des économistes ont souligné le rôle crucial que continue de jouer l'économie chinoise, dévoreuse de matières premières. C'est pourquoi, si les marchés financiers venaient à se stabiliser, et les fondamentaux de l'offre et de la demande à reprendre le dessus, les prix pourraient renouer avec leur tendance haussière de long terme, jugent les experts.Le CUIVRE a touché cette semaine un plus bas depuis la fin mars, à 6.750 dollars la tonne. L'ALUMINIUM s'est replié jusqu'à 2.455 dollars la tonne jeudi, un plus bas depuis le 4 octobre 2006. La glissade du NICKEL l'a porté à des niveaux inédits depuis plus d'un an. Il a dégringolé jusqu'à 24.800 dollars la tonne jeudi, et accuse une baisse de plus de 50% depuis son record historique du mois de mai, à 51.800 dollars la tonne. La tonne de ZINC a reculé à ses niveaux de juin 2006, en glissant nettement sous le seuil critique de 3.000 dollars. L'ETAIN a reculé jusqu'à 13.400 dollars la tonne jeudi, moins de deux semaines après un record historique à 17.050 dollars, atteint en raison de craintes entourant la production indonésienne. Il a donc cédé plus de 20% en moins de deux semaines. Le PLOMB, qui lui aussi battait encore record sur record en juillet, s'est nettement replié. Depuis son record à 3.500 dollars la tonne, il a cédé 21% en tombant à 2.760 dollars jeudi.