Les métaux de base ont tous affiché un rebond cette semaine, dans un climat plus confiant, alors que le sommet du G20, réuni jeudi à Londres, a débouché sur une augmentation considérable des ressources du FMI et de la Banque mondiale pour combattre la récession. "Un sentiment plus favorable s'est clairement fait sentir cette semaine et a été encouragé par une combinaison de statistiques moins mauvaises que prévu et d'espoirs entourant les différents plans de relance" commentaient les analystes de Barclays Capital. "Les prix des métaux industriels sont soutenus par la récente remontée des marchés, notamment des Bourses, mais cette bonne résistance des prix, en particulier pour le cuivre, masque des facteurs temporaires, comme les achats stratégiques chinois, qui ne reflètent pas une véritable amélioration de l'économie mondiale" nuançait Joel Crane, de Deutsche Bank. Le CUIVRE a marqué une nouvelle hausse cette semaine sur le London metal exchange (LME), montant à 4187 dollars la tonne, un plus haut depuis novembre dernier. Depuis début mars, le cuivre a repris près de 20% de sa valeur. "Parmi les métaux de base, le cuivre semble le plus vulnérable pour une baisse dans la deuxième partie de l'année (...) La consommation chinoise a montré une impressionnante croissance annuelle de 30%, entre décembre 2008 et février 2009 mais la majorité de cette demande est liée à la reconstitution des stocks tandis que la demande réelle restait stable" estimait Ephrem Ravi, de Morgan Stanley. Selon les analystes, le métal rouge a quitté les entrepôts du LME pour aller en Chine, où le Bureau des réserves stratégiques constitue des réserves, profitant de prix plus avantageux au LME que sur le marché intérieur chinois. Les analystes s'attendaient donc à un recul des prix dans les mois à venir. Le cuivre avait atteint un record historique à 8.940 dollars en juillet dernier, avant de s'effondrer jusqu'à 2817 dollars fin décembre. Le prix de l'ALUMINIUM a également augmenté. "L'aluminium, comme la plupart des métaux de base, continue d'être dirigé par l'actualité. Chaque bonne nouvelle provoque une petite ruée, comme l'activité industrielle américaine de mars cette semaine" rappelait Joel Crane, soulignant que, comme pour le cuivre, l'environnement restait inquiétant pour le métal blanc, en raison de "hausses inédites du niveau des stocks". Ce facteur pourrait éclipser les futures baisses de production attendues par les analystes de Barclays Capital, notant que "les conséquences de la crise du crédit se font sentir sur l'industrie des métaux de base, 60% des producteurs d'aluminium, par exemple, perdant de l'argent à chaque tonne produite". Les cours du PLOMB ont aussi suivi la tendance, malgré la baisse de la demande de batteries pour automobile. Le NICKEL a marqué une bonne hausse, s'élevant à 10'650 dollars la tonne vendredi, un plus haut depuis le 11 février. Aux prix actuels, près de 40% des producteurs marchent à perte. La fermeture de mines, qui pourrait provoquer un léger déficit de l'offre, ne devrait pas avoir d'impact face à une demande anémique et des stocks élevés, s'inquiétait toutefois Ephrem Ravi. Les prix de l'ETAIN ont pareillement grimpé, touchant un plus haut jeudi, à 10'950 dollars la tonne, niveau plus atteint depuis le 11 mars. Le ZINC n'a lui fini qu'en légère hausse, confortant cependant ses gains de la semaine dernière qui représentaient un plus haut depuis janvier. Sur le LME, une tonne de cuivre pour livraison dans trois mois valait 4179 dollars la tonne vendredi à 14H00 GMT (16H00 HEC) contre 3994 dollars la tonne une semaine plus tôt à 15H00 GMT (17H00 HEC). Même son de cloche du côté des céréales. les prix du maïs, du soja et du blé sont remontés cette semaine sur le marché à terme de Chicago, soutenus par le rapport annuel du département à l'Agriculture (USDA), qui prévoit une baisse des surfaces consacrées aux principales cultures du pays cette année. Très attendu, ce rapport, publié mardi, "a constitué le point fort de la semaine", a jugé Don Roose, de US Commodities, qui parle d'un "changement des fondamentaux" du marché. L'USDA prévoit un recul de 7% des surfaces cultivées en blé, et de 1% pour le maïs. Et à la surprise du marché, qui pensait que les agriculteurs allaient se reporter vers le soja, moins coûteux à semer, les surfaces consacrés à cette culture vont rester stables. Ce rapport a été interprété comme le signe que les agriculteurs américains préféraient laisser une partie de leurs champs en jachères pour réaliser des économies, alors que les cours ont chuté brusquement à l'automne. Certains analystes craignent que cela ne se traduise par un rapport plus serré entre offre et demande après les récoltes. Synthèse R.T.M.