Après l'agroalimentaire et le verre plat, la tomate et la fraise, le groupe Cevital continue de se diversifier et envisage d'investir dans l'oléiculture. "Nous comptons investir dans la filière oléicole. L'Algérie a d'énormes potentialités. Elle peut même devenir dès demain le premier producteur au monde". C'est du moins ce qu'a affirmé, hier, le P-DG de Cevital, Issad Rebrab, en marge du premier forum de l'oléiculture à Alger. Pour mieux expliquer son projet, Rebrab a signalé que "la wilaya de Biskra, par exemple, était, dans l'antiquité, une oliveraie et aujourd'hui il y a des expériences qui ont été effectuées dans cette wilaya, à El Oued et dans plusieurs régions, notamment dans les Hauts-Plateaux, où la culture de l'olivier a connu un franc succès". Il dira, dans le même contexte, que "Cevigro a investi plus de 80 milliards de centimes pour développer une grande pépinière d'agrumes, et à la faveur de cet investissement on développera, concernant cette filière, des cultures sur près de 1500 hectares". Pour ce qui est de la tomate fraîche et la fraise, M. Rebrab dira que Cevital a développé "des plants greffés saints et nous avons pu avoir une excellente production à l'hectare, voire la plus grosse quantité à l'hectare 250 tonnes/ha pour la tomate et 60 tonnes/hectare pour la fraise". Cet exploit a trait, selon notre interlocuteur, à une agriculture moderne, gérée par ordinateur. D'autant plus que "nos ingénieurs sont bien formés, et payés correctement, ainsi ils font des merveilles", a-t-il dit. Selon lui, il faut absolument mettre la tomate fraîche à la disposition des ménagères algériennes à un prix correct. Actuellement, il juge qu'il n'y a pas suffisamment de production. Cependant, il a l'intention de produire davantage et même de dégager l'excédent à l'exportation. "Aux mois de janvier et février, nos fraises étaient vendues sur notre marché à un meilleur prix que les fraises importées d'Espagne. C'est malheureux que l'Algérie importe des fraises, alors que nous n'avons absolument aucun problème pour satisfaire les besoins du marché national. Je pense que l'année prochaine, il n'y aura plus d'importation de fraises, car on va en produire encore plus". Pour ce qui est de la semence de la pomme de terre, M. Rebrab a affirmé que "nous avons commencé déjà à travailler dans ce créneau. D'ici 2010/ 2011, non seulement on satisfera les besoins du marché national, mais on pourra aussi dégager un excédent à l'exportation, vers les pays voisins et africains et pourquoi pas vers l'Europe". Aux dires du premier investisseur algérien privé, "la production de celle-ci commence, d'abord, dans un laboratoire in vitro. On obtient des tubercules qu'on plante, par la suite, dans des serres afin d'avoir des mini tubercules, et ce, dans une atmosphère stérile, sans microbes. Ces mini tubercules, on les multiplie dans des régions où il n'y a pas de maladie et avec ce type de semence, je peux vous assurer qu'on peut arriver à 50/60 tonnes de pomme de terre à l'hectare sans aucun problèmes". Dans le domaine agricole, de manière générale, dira l'industriel, Cevigro dispose, "actuellement, pour ce qui est des pépinières, d'une quinzaine d'hectares et au niveau des maraîchers, nous avons une vingtaine d'hectares. Mais nous souhaitons, avec la collaboration du ministère de l'Agriculture, arriver à démultiplier ces surfaces, voire à plusieurs milliers d'hectares", avant d'ajouter qu'"à partir de l'année prochaine, nous comptons planter au moins 1500 hectares d'agrumes", signalera-t-il. Hamid Mohandi