On parle de réconciliation interarabe alors que le président Moubarak y est absent, que des pays arabes ont des relations diplomatiques avec Israël et que d'autres n'en ont pas tandis que certains pays entretiennent des relations avec Israël sans échange d'ambassadeurs. Quel sujet prioriser à Doha et qui soit à la fois un thème d'alliance ou d'aggravation des divisions ? La zone arabe de libre échange, alors que la probabilité est grande qu'en fait, ce sont des produits étrangers qui y pénétreront et s'y échangeront sous emballage arabe ? C'est la 21e session du sommet arabe, ce qu veut dire qu'il y en a déjà eu 20 autres qui s'étaient tenues avant et pratiquement sans solution. La construction de l'industrie arabe ? Cela n'avait jamais été un phénomène d'investissement politique. La sécurité alimentaire du monde arabe qui passerait par des politiques communes dans l'agriculture ? Il y a tout de même un obstacle à la construction d'un espace arabe de solidarité et de coopération. Cet obstacle se nomme la Palestine. Solution militaire ? Impasse aussi bien pour les Israéliens que pour les Palestiniens dans la mesure où Israël croit toujours qu'avec les soutiens sans condition des Américains et même des Européens, il pourrait se permettre de ne pas céder devant les actes de résistance qu'il appelle actes terroristes.La guerre avec les pays arabes ? Impossible. Il n'y a plus de champ de bataille fautes de combattants et pratiquement également de camp de refus, encore que ce dernier ne représente aucune menace directe pour Israël. Solution politique ? Impossible car les Nations unies sont incapables de mesures de contrainte, tandis que les Etat-Unis constituent un arbitre partial car aligné sans conditions derrière Israël. Si alors la solution militaire est impossible et si également la solution politique est impossible, quelle autre voie resterait-il aux Palestiniens si ce n'est pas celle du statu quo actuel ? Il leur reste la résistance, mais sans s'éloigner de la possibilité que s'engage un vrai processus de paix. Les Palestiniens vont finir par croire que les accords de Madrid les ont enfermés dans un piège, celui de leur faire abandonner les actes commis en dehors du territoire palestinien et également celui de ramener les dirigeants et les combattants palestiniens à portée de la répression et des assassinats de dirigeants ciblés. S'il n'y a aucune solution qui ne peut arranger que les Palestiniens et aucune solution qui ne peut arranger que les Israéliens, le bon sens dans tout dialogue impose des compromis. Mais, il n'apparaît pas que ce soit pour des compromis qu'Israël a opté mais pour de faits accomplis à imposer, surtout qu'est constitué maintenant un gouvernement dirigé par Netannyahu, un homme qui ne parle pas d'Etat palestinien. Israël sait très bien que la construction de l'Etat palestinien est inéluctable et qu'il ne s'agit que d'une question de temps. Il ne peut pas ignorer que la résolution 1397 du Conseil de sécurité de l'ONU en2002, a reconnu pour la première fois le droit des Palestiniens à disposer d'un Etat et que durant la même année, il y eut le plan de paix arabe endossé par le roi saoudien Abdellah portant sur l'échange de la paix contre les territoires, c'est-à-dire qu'il s'agit d'une proposition de normalisation des relations avec Israël dans le cas d'une acceptation. Il est d'ailleurs à remarquer qu'à chaque fois qu'est médiatisé le droit des Palestiniens à avoir leur propre Etat, Israël s'efforce de s'approprier encore plus de terres et de multiplier davantage les colonies de peuplement, rendant encore plus impossible un compromis car inacceptable comme fait accompli. Que resterait-il alors des attributs d'un Etat, des attributs de souveraineté d'une part, parce que les territoires palestiniens ne seront pas continus, (entre deux villages, il y aura des barrages israéliens) et d'autre part, Israël a déjà déclaré qu'il refusera un Etat palestinien doté d'une armée régulière et même d'une politique extérieure autonome. N.B