Les relations entre l'Algérie et la Chine n'ont jamais été aussi denses, confiantes, diversifiées et fructueuses. Les deux pays ont récemment célébré le 50e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques, qui ont contribué au développement du partenariat bilatéral dans les domaines, entre autres, économique, commercial, culturel, sportif et militaire. Un cinquantenaire de maturité et des récoltes, qui, faut-il le dire, a porté de grands fruits. La Chine a établi des relations diplomatiques avec l'Algérie le 20 décembre 1958, avant même l'indépendance officielle de l'Algérie. Six ans après, en septembre 1964, les deux pays ont signé leur premier accord au niveau gouvernemental. Un accord qu'ils ont renouvelé en 1979 et 1999. En octobre 1996, un premier accord sur la protection des investissements a été signé. Et en novembre 2006, il y a presque trois ans, les gouvernements des deux pays ont signé une convention pour éviter la double imposition. Une mesure qui permet d'éviter, en clair, que des entreprises algériennes en Chine, ou chinoises en Algérie, soient imposées deux fois. Une fois dans leur pays d'origine, et une fois dans le pays où l'entreprise est implantée. Depuis janvier 1982, également, un "Comité de coopération Chine-Algérie", dans les domaines économique, commercial et technologique a été créé. Six rencontres ont eu lieu alternativement dans les deux pays. Les bonnes relations politiques entre la Chine et l'Algérie ont, également, servi de base pour développer les relations commerciales entre les deux pays. Avec le lancement de la politique de réforme et d'ouverture il y a 30 ans, la Chine a connu un développement extrêmement rapide. Quant à l'Algérie, sa situation intérieure n'a cessé de s'améliorer. Et c'est grâce aux efforts combinés des gouvernements et des entreprises des deux pays que la coopération entre la Chine et l'Algérie en matière d'économie, d'énergie ou bien même de travaux publics, a pu, à ce point, décoller. La Chine avait déjà investi, jusqu'à fin juin 2008, quelque 640 millions de dollars pour ses projets en Algérie, particulièrement dans les domaines du pétrole et du gaz naturel. En effet, pour qu'elle puisse assurer la cadence de son développement économique, la Chine a un besoin croissant en sources d'énergie depuis quelques années. Et dans le même temps, elle a aussi besoin d'investir à l'étranger, afin d'y créer des bases de production de pétrole. Et l'Algérie, elle, en tant que pays exportateur de pétrole, pour attirer les investissements, a besoin d'améliorer sa productivité en matière de pétrole. En parallèle, elle a aussi besoin d'investir dans des pays importateurs pour contrôler ses parts du marché. Donc, la coopération et les investissements réciproques entre la Chine et l'Algérie dans le domaine du pétrole sont tout à fait bénéfiques aux deux pays. Ça leur permet de réaliser un partenariat gagnant-gagnant. C'est pourquoi, dès l'an 2000, les entreprises Sinopec et CNPC, les deux plus grands groupes pétroliers chinois, ont envoyé des groupes d'experts en Algérie. Mission : y lancer des coopérations avec les Algériens. Ces coopérations, aujourd'hui pourtant tout juste créées, se portent plutôt bien. Le chinois Nacks Shipyard livrera, cette année, à Sonatrach un pétrolier d'une capacité de deux millions de barils pour 120 millions de dollars, tandis que la société pétrolière CNPC livrera une usine de traitement de condensat de 5 millions de tonnes/an pour 400 M USD. De son côté, China Petroleum Engineering & Construction (CPECC) a réalisé, pour 167 millions de dollars, en partenariat avec Sonatrach, les installations de production et de traitement du gisement pétrolier de Touat, qui alimentera la raffinerie d'Adrar (1.540 km au sud d'Alger). La société chinoise des hydrocarbures, Sinopec, a signé, en 2002, un contrat de 525 M USD pour développer le gisement de Zarzaïtine, près d'Hassi Messaoud. Le secteur du bâtiment n'est pas en reste, puisque les projets de construction occupent actuellement une place très importante dans la coopération entre les deux pays. La Chine a commencé à collaborer avec l'Algérie dans le secteur de la construction en 1980. En plus des travaux de construction de voies de transport et de bâtiments, des entreprises chinoises ont également pris part à des projets de construction de centrales hydrauliques. Fin juillet 2008, la Chine avait déjà signé plus de 18,8 milliards de dollars de contrats de construction avec l'Algérie. Le projet du transfert des eaux souterraines d'In Salah vers Tamanrasset (750 km) a été également confié à une entreprise chinoise, avec un coût de l'ordre d'un milliard de dollars. Dans le domaine des travaux publics et du transfert du savoir-faire, une entreprise chinoise spécialisée dans ce domaine financera la construction en Algérie d'un institut supérieur de gestion des grands projets et assurera une formation de courte durée en Chine sur les techniques de gestion et de réalisation d'infrastructures autoroutières à 70 ingénieurs algériens. Dans les télécommunications, le chinois ZTE est engagé dans la réalisation de divers projets, notamment la téléphonie mobile fixe sans fil (WLL), l'ADSL (Internet à haut débit). Il est important de noter, par ailleurs, que l'Algérie occupe le 5e rang des partenaires commerciaux de Pékin en Afrique, derrière l'Afrique du Sud, l'Angola, le Soudan et l'Egypte. L'ouverture, récemment, de la ligne aérienne Alger-Pékin ne manquera pas non plus d'être un facteur de renforcement des relations bilatérales entre l'Algérie et la Chine. Actuellement, environ 40 sociétés chinoises sont enregistrées en Algérie et presque 30.000 gestionnaires, ingénieurs, techniciens et ouvriers y travaillent. Le volume du commerce bilatéral entre l'Algérie et la Chine s'est élevé à 3,828 milliards de dollars en 2007 contre 290 millions de dollars en 2001. Le volume commercial brut, au cours des huit premiers mois de cette année, a atteint 3,06 milliards de dollars, soit une hausse de 27% par rapport à l'année précédente, selon les chiffres fournis par l'ambassade de Chine à Alger. Les statistiques de l'ambassade de Chine à Alger montrent également que le nombre de visas d'entrée en Chine accordés aux Algériens ne cesse d'augmenter pour atteindre 14 000 en 2008.